Tendance : un marché de la restauration instable mais toujours positif

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Le marché de la restauration en France a progressé de 3 % en moyenne en ce début d’année 2024, selon les chiffres publiés par la Revue stratégique de Food Service Vision. Une embellie qui cache toutefois « un certain nombre de fragilités et de disparités. Sous l’effet des arbitrages des consommateurs, de leurs nouvelles habitudes et exigences en matière de rapport qualité-prix, les acteurs du secteur de la restauration chaînée oscillent entre défis et opportunités. »


Le printemps 2024 a été le quatrième plus pluvieux jamais enregistré, avec une augmentation des précipitations de 45 % par rapport à la normale selon Météo France. Cependant, le marché de la restauration en France prouve encore une fois sa résistance avec un chiffre d’affaires, qui, sur les trois derniers mois étudiés par Food Service Vision (mars-avril-mai), progresse encore de 3 % en moyenne. Cette embellie prend place dans un contexte de mauvaise météo, et aussi de recul de la confiance des ménages en avril et de la consommation alimentaire à – 2,7 %. « Derrière cette valeur moyenne, nous constatons des variations assez fortes. La croissance du secteur de la restauration commerciale est passée de 0 % en mars, à 4 % en avril et 2 % en mai. Une courbe que l’on retrouve d’ailleurs dans la restauration collective et les commerces de proximité », note François Blouin, président fondateur de Food Service Vision.

Les raisons sont à chercher du côté des périodes de congés, avec un mois de mai plus que favorable en termes de ponts et de jours fériés, et de nouveaux comportements des consommateurs. « Il y a une révolution des espaces, des paysages et une nouvelle manière de consommer, avec un phénomène de polarisation. L’effet vacances est de plus en plus visible. Les clients arbitrent au quotidien et dépensent plus pendant les vacances. Pour 100 % des repas pris au restaurant, 26 % sont pris en situation de vacances et 48 % en situation de loisirs », relève François Blouin.  Les ponts ont ainsi été très porteurs pour la restauration de tourisme sur le littoral et catastrophiques pour la restauration de centre-ville et les grandes villes, impactant ainsi les chaînes et les franchises de restaurants.

Selon la Revue stratégique publiée fin juin qui interroge les différentes chaînes et analyse le secteur de la restauration en France au cours des trois derniers mois, la performance de la restauration chaînée sur le début d’année est très légèrement inférieure, de l’ordre d’un point, à la restauration indépendante. Un écart qui s’explique aussi par une baisse du ticket moyen et une bataille des prix beaucoup plus forte. « Les chaînes de restaurants ont arrêté d’appliquer des hausses de prix. Les grandes enseignes de restauration rapide, comme MacDonald, Paul, Subway, Marie Blachère, se bagarrent sur des prix et des menus hyper accessibles autour de 5 euros. Une stratégie d’offre à prix réduit qui semble faciliter la fidélisation des consommateurs au détriment de la croissance des ventes », rapporte l’expert.

Une guerre des prix qui s’opère dans un contexte de relâchement de la pression des coûts. « Après deux ans de montée en pression de l’inflation, des coûts de l’énergie, de main d’œuvre, nous percevons pour la première fois un signal faible de baisse des tarifs généraux des fournisseurs» ajoute François Blouin. En cumul sur un an, la progression est tombée à 1,2 % contre 2,3 % sur le second trimestre 2024. «Cela leur redonne un peu d’oxygène pour tenir les bas de ligne du bilan, améliorer les résultats, leur offrant ainsi la capacité de réaliser des promotions et de repartir à la reconquête des consommateurs », analyse François Blouin.

Un dynamisme qui pourrait se confirmer ces trois prochains mois. À Paris et dans les métropoles de province qui accueilleront des compétitions olympiques, on peut anticiper un regain d’activité, à l’exception peut-être des lieux à Paris qui seront restreints à la circulation du public, notamment à l’occasion de la cérémonie d’ouverture. Globalement, il est probable que la deuxième quinzaine de juin et la première quinzaine de juillet seront relativement stables, compte tenu des incertitudes qui pèsent sur le paysage politique et économique du pays. « Il est raisonnable d’anticiper une embellie durant la période d’été, grâce à la fréquentation touristique et à l’effet J.O., mais aussi à la tendance observée chez les consommateurs français de délier davantage les cordons de la bourse durant les vacances », considère François Blouin.


(vérifié par notre rédaction)

Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le marché de la restauration instable mais toujours positif.

Progression malgré les défis : Le marché de la restauration en France a progressé de 3 % en moyenne en ce début d’année 2024, malgré un contexte de mauvaise météo et une baisse de la confiance des ménages. La performance varie selon les mois et les différents segments du marché, avec une croissance non linéaire.

Impact de la météo et des vacances : Les précipitations records du printemps 2024 et les nombreux ponts au mois de mai ont influencé la fréquentation des restaurants. Les établissements en zones touristiques ont bénéficié de cette période, tandis que les restaurants des centres-villes ont été impactés négativement.

Compétition et stratégie de prix : Les chaînes de restauration rapide, confrontées à une concurrence féroce, ont arrêté d’augmenter leurs prix et favorisent désormais des menus à 5 euros pour fidéliser les clients. Cette stratégie de prix bas a facilité la fidélisation au détriment de la croissance des ventes.

Pression des coûts en baisse : Après deux ans de hausse constante des coûts (inflation, énergie, main d’œuvre), les restaurants perçoivent un léger relâchement de ces pressions tarifaires. Cela leur fournit une marge de manœuvre pour améliorer leurs résultats financiers et offrir des promotions.

Perspectives pour l’été 2024 : Les compétitions olympiques et la fréquentation touristique augmentée devraient dynamiser le secteur cet été, bien que des incertitudes politiques et économiques persistent. Une embellie est attendue, surtout dans les métropoles accueillant les JO, malgré certaines restrictions à Paris.

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