Entre diversification, optimisation des équipes et gestion du risque, ils racontent leur expérience de multifranchisés et plurifranchisés. Pour réussir, il faut savoir déléguer, bien préparer chaque ouverture et s’appuyer sur le réseau.
« Aujourd’hui, je peux voir plus grand en termes de CA et de résultat. Etre multifranchisé offre de nouvelles perspectives financières. Cela permet de dépasser le plafond de verre d’une agence et d’atteindre un nouveau niveau de business », confie Benoît Pouverel, multi-franchisé Mail Boxes Etc en Nouvelle-Aquitaine.

Pour lui, c’est le principe même de la franchise : « Ce sont des business déjà packagés et cadrés, qui sont pensés pour être multipliés ».
Le franchisé, qui a ouvert sa première agence dans le centre-ville de Bordeaux en 2016, a eu l’opportunité de racheter coup sur coup les agences de Mérignac en 2020 et de Libourne en 2021. Des agences situées dans un rayon de 50 km qui sont complémentaires : Bordeaux est une petite agence de centre-ville tandis que Mérignac dispose d’un entrepôt et Libourne est un mix entre les deux. « Ce sont trois modèles économiques différents qui se complètent et me permettent d’être au plus près des clients ».
Le franchisé se félicite ainsi de pouvoir mutualiser ses équipes. Selon lui, cette évolution organisationnelle favorise une meilleure répartition du travail et le recrutement de meilleurs profils : « Si auparavant tout le monde faisait de tout, cela permet de spécialiser des postes. Aujourd’hui, j’ai des personnes dédiées au commerce, à la finance, à l’administratif. C’est plus facile de spécialiser chaque poste car nous avons assez de volumes. Et cela permet d’aller chercher des profils plus spécifiques que des profils multitâches. Il y a des synergies possibles, une mutualisation des coûts et un pouvoir de négociation plus important auprès tous les partenaires du quotidien. Cela permet d’aller plus loin, plus vite, plus fort ».
Chez MDA, Maxen Huang prône la diversification
Maxen Huang, plurifranchisé MDA et MiraMira à Troyes, ne dit pas autre chose : « Etre multifranchisé ou plurifranchisé, ce n’est que du bonheur si tout est bien géré et que le business tourne ». Une situation qui le pousse à envisager une troisième activité, dans un autre secteur, celui de la restauration, afin de se diversifier au maximum. Car le franchisé observe des dynamiques variées selon les activités. « Avec la conjoncture actuelle, on ne sait pas vraiment.
Le secteur de l’électroménager reste stable, mais il subit la concurrence de l’e-commerce. La bijouterie fantaisie fonctionne bien, mais de manière très saisonnière, tandis que les franchises de restauration — notamment le fast-food — connaît une activité soutenue tout au long de l’année », explique-t-il. Un potentiel qui, selon lui, pourrait offrir davantage de régularité. L’idée étant de « ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier et d’avoir toujours un commerce qui fonctionne si les autres tournent au ralenti ».
Structurer ses équipes : clé de réussite pour les franchisés multi-sites
Cette expansion entraîne naturellement des changements dans la gestion quotidienne et l’organisation des équipes. Ces multifranchisés s’accordent à dire que leur métier a changé. Si auparavant Benoît Pouverel était dans son agence à gérer l’opérationnel et le quotidien, il ne passe plus qu’une fois par semaine dans chacune d’entre elles pour faire le point avec les responsables d’agence.
« Il ne faut pas rester dans ce que l’on faisait avant. Etre multifranchisé permet de prendre de la hauteur et d’avoir un nouveau regard. Aujourd’hui je suis au-dessus du business, moins dans l’urgence. Je pilote. C’est un métier différent et plus intéressant ». Néanmoins, ce changement de posture ne s’est pas fait sans mal :
« Même en anticipant, c’est en vivant les situations que l’on comprend vraiment comment elles se déroulent. J’avais sous-estimé le temps qu’il me resterait. Il m’a fallu apprendre à déléguer le quotidien pour pouvoir me concentrer sur de nouvelles missions ». Ainsi qu’à apprendre à faire confiance et à déléguer à des tiers de confiance qui s’avèrent « indispensables pour se développer. Ce sont eux qui nous permettent de grandir » atteste-t-il.
Ce changement s’est fait étape par étape. Le multifranchisé a dû d’abord recourir à un cabinet de recrutement pour identifier les bonnes personnes. « Cela ne s’est pas fait du jour au lendemain. Il m’a fallu deux ans avant de leur laisser les clés du magasin. Le temps de formation est long et la confiance se gagne avec le temps. Il a fallu qu’ils fassent leurs preuves », confie-t-il.
Maxen Huang, qui s’est associée avec sa sœur dans une holding, le confirme : « Il faut du temps pour que tout se mette en place et pour recruter les bonnes personnes. Les premières années sont les plus difficiles car on ne voit pas forcément les fruits de son travail ».
Ouvrir un second point de vente : anticiper les risques avec le soutien du réseau
Aujourd’hui, Benoît Pouverel et Maxen Huang constatent qu’il ne suffit pas de structurer les équipes : il faut aussi anticiper les risques liés à l’ouverture de nouveaux points de vente. Benoît Pouverel rappelle qu’il ne faut pas se précipiter : « Cela représente une prise de risque, notamment celui de faire plonger la première agence si cela se passe mal. Il faut veiller à être rentable et suffisamment staffé sur le premier point de vente avant d’en ouvrir un second. C’est un catalyseur : les difficultés se retrouvent amplifiées, tout comme les succès », explique-t-il. Heureusement, rappelle-t-il, la multifranchise est encadrée par les réseaux. « Il faut passer un oral avec la tête de réseau de MBE afin de ne pas être pris au dépourvu, d’éviter un échec et de profiter de l’expérience des autres ».
Revisionnez le reportage d’un multi-franchisé, Chritophe Huet
/EXP
NOTRE RÉSUMÉ EN
5 points clés
PAR L'EXPRESS CONNECT IA
(VÉRIFIÉ PAR NOTRE RÉDACTION)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : les grandes réussites de multi-franchisés et plurifranchisés
La multifranchise ouvre de nouvelles perspectives de croissance
Elle permet de dépasser les limites d’un seul point de vente, d’augmenter le chiffre d’affaires et de bénéficier de modèles économiques complémentaires, comme le montre l’exemple de Mail Boxes Etc en Nouvelle-Aquitaine.
Mutualisation des équipes et montée en compétences
En gérant plusieurs sites, les franchisés peuvent spécialiser les postes, recruter des profils plus qualifiés et optimiser les coûts. Cela crée des synergies fortes et un meilleur pouvoir de négociation avec les partenaires.
Diversification pour sécuriser l’activité
Les plurifranchisés cherchent à répartir les risques sur plusieurs secteurs. En combinant électroménager, bijouterie ou restauration, ils assurent une activité régulière même si un segment ralentit.
Un changement de posture managériale indispensable
Passer à la multifranchise implique d’apprendre à déléguer, de prendre de la hauteur et de s’appuyer sur des responsables de confiance. Le recrutement et la formation sont des étapes longues mais essentielles pour se développer.
Anticiper les risques avant d’ouvrir un nouveau point de vente
La réussite passe par une première unité rentable, bien staffée et solide. Les réseaux jouent un rôle clé en accompagnant les franchisés, notamment via des validations internes pour éviter les erreurs de parcours.















