Face à l’urgence écologique, le secteur du nettoyage extérieur se transforme pour limiter l’usage des produits chimiques et économiser l’eau. Acteur engagé, la franchise Exteco développe des projets dans plusieurs régions et ambitionne de structurer un réseau de 50 à 100 franchisés d’ici 10 ans.
Augustin Ayad, co-fondateur de la franchise, nous livre son analyse des enjeux environnementaux et de la transition vers des pratiques plus durables. Interview.

Quels sont les principaux défis environnementaux liés aux méthodes traditionnelles de nettoyage extérieur ?
Augustin Ayad : Les méthodes traditionnelles de nettoyage extérieur, basées sur l’utilisation de produits chimiques et une forte consommation d’eau sous haute pression, posent d’importants défis environnementaux. Elles entraînent des risques pour la santé, la contamination des nappes phréatiques et le rejet d’eaux usées polluées. De plus, l’usure accélérée des matériaux due à la haute pression nécessite des entretiens plus fréquents.
Face à ces enjeux, particuliers et professionnels commencent à s’orienter vers des solutions plus durables, encouragés par les démarches RSE, marquant un tournant vers des pratiques respectueuses de l’environnement.
Quelles évolutions réglementaires ou sociétales poussent aujourd’hui les entreprises à revoir leurs pratiques ?
Augustin Ayad : La prise de conscience croissante des enjeux environnementaux incite de plus en plus de consommateurs, qu’ils soient particuliers, professionnels ou collectivités, à adopter des pratiques responsables. Cette volonté est renforcée par des évolutions réglementaires, comme la loi Labbé de 2017 qui limite l’usage des produits phytosanitaires, ainsi que les restrictions sur la consommation d’eau potable, notamment pour le nettoyage extérieur. S’engager dans des pratiques durables devient ainsi une stratégie gagnante pour ceux qui souhaitent répondre aux attentes d’une société de plus en plus soucieuse de son impact écologique.
Quels freins techniques ou économiques ralentissent l’adoption massive de solutions 100 % écologiques ?
Augustin Ayad : Le premier frein, c’est la méconnaissance. Beaucoup pensent que le nettoyage écologique est moins efficace ou plus coûteux, alors que ce n’est pas forcément le cas. Ensuite, certaines solutions écologiques demandent un investissement de départ, comme par exemple, pour s’équiper avec du matériel spécifique comme la vapeur basse pression ou l’eau pure osmosée. Enfin, il y a parfois des freins organisationnels : changer ses pratiques, c’est former ses équipes, repenser ses process. Cela demande du temps et une vraie volonté.
Les entreprises et collectivités sont-elles prêtes à payer plus pour des services de nettoyage respectueux de l’environnement ?
Augustin Ayad : Oui, les entreprises et collectivités sont souvent prêtes à payer davantage pour des solutions plus respectueuses de l’environnement, mais elles réalisent ensuite que ces services ne sont pas forcément plus coûteux.
Bien que le nettoyage écologique soit perçu comme une offre haut de gamme, notre modèle économique chez Exteco a été conçu pour s’adapter au marché. Nous pratiquons des tarifs justes, avec l’objectif de démocratiser ces solutions plutôt que de surfer sur une tendance marketing.
Notre approche repose sur une recherche d’équilibre : proposer des alternatives écologiques viables tout en garantissant un rapport qualité-prix optimal. C’est une démarche gagnant-gagnant pour les entreprises, les collectivités et l’environnement.
Le modèle de la franchise peut-il réellement accélérer la transition écologique dans ce secteur, ou risque-t-il de standardiser des pratiques discutables ?
Augustin Ayad : Tout dépend de la philosophie du franchiseur. Dans notre cas, nous avons adopté une méthode éprouvée, avec des résultats concrets et une promesse client vérifiable. Notre cadre est clair et structuré, et nous accordons une grande importance au savoir-être des franchisés. Nous cherchons à dupliquer notre modèle de manière cohérente et durable. Grâce à cette approche, nous contribuons activement à l’accélération de la transition écologique dans notre secteur.
Il est vrai que certaines entreprises utilisent l’argument écologique uniquement à des fins marketing ou pour bénéficier des effets d’aubaines, comme on a pu le voir dans le secteur de l’isolation. Cependant, notre modèle repose sur des pratiques authentiques et responsables, avec un impact réel et positif. Il ne peut qu’encourager un changement durable des usages.
Comment distinguer une entreprise engagée dans une vraie démarche écologique d’une stratégie opportuniste de greenwashing ?
Augustin Ayad : Cela dépend souvent de la communication de l’entreprise et de son message. Certaines jouent avec les mots et se contentent d’un aspect marketing, mais les consommateurs ne sont pas dupes. Il est facile de discerner la qualité d’une entreprise par sa réputation. Nous mettons un point d’honneur à satisfaire nos clients, et ils en parlent autour d’eux. Travailler avec des collectivités nous permet également de renforcer cette transparence.
Il est possible de se laisser tromper par des discours de greenwashing, mais chez nous, ce n’est pas le cas. Chez Exteco, nous agissons concrètement : nous le disons, nous le faisons, et nous le prouvons !
Notre résumé en 5 points clés par L’Express Connect IA
(vérifié par notre rédaction)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : Exteco démocratise le nettoyage extérieur écologique – Interview d’Augustin Ayad, co-fondateur.
Enjeux environnementaux : Les méthodes traditionnelles de nettoyage extérieur utilisent des produits chimiques et consomment trop d’eau, ce qui pose des risques pour la santé et l’environnement, comme la contamination des nappes phréatiques et l’usure prématurée des matériaux.
Évolution des pratiques : La sensibilisation croissante aux enjeux écologiques et les évolutions réglementaires, comme la loi Labbé de 2017, incitent les entreprises à adopter des pratiques plus durables et responsables en matière de nettoyage.
Obstacles à l’adoption : La méconnaissance des méthodes écologiques, les coûts d’investissement initiaux pour des équipements spécifiques et les exigences organisationnelles, comme la formation du personnel, freinent la généralisation des solutions écologiques.
Disposition à investir : Les entreprises et collectivités montrent une volonté de payer plus pour des services respectueux de l’environnement, mais le modèle économique d’Exteco prouve que des solutions écologiques peuvent être accessibles sans coûts excessifs.
Rôle de la franchise : Le modèle de franchise chez Exteco est conçu pour promouvoir des pratiques durables authentiques, évitant le greenwashing et contribuant ainsi à une transition écologique tangible dans le secteur du nettoyage extérieur.