Une nouvelle année va commencer et avec elle de nouvelles bonnes résolutions. En 2024, nous vous proposons de prendre de grands engagements avec vous-même et de suivre les quatres accords toltèques afin de vous réinventer personnellement, mais aussi professionnellement, et pourquoi pas, par la même occasion, devenir un meilleur manager.
Écrit en 1997 par Don Miguel Ruiz, Les Quatre Accords toltèques est un guide qui a pour objet de ramener son lecteur au cœur de lui-même afin d’y retrouver sa vraie nature : l’amour. Ouvrage de référence en termes de développement personnel et de spiritualité, il semble cependant bien loin du manuel de management. Pourtant, ses enseignements ne connaissent aucune frontière et s’appliquent à merveille au monde de l’entreprise où ils s’avèrent très utiles. En brisant nos croyances limitantes, les accords toltèques nous mettent sur la voie d’un rapport plus serein et constructif à soi-même et aux autres. Revue des quatre accords, à l’adresse des managers et des chefs d’entreprise.
Manager, que votre parole soit impeccable
La parole est une arme puissante. C’est par elle que chacun manifeste ses intentions, ses sentiments, ses rêves… En bref, c’est par la parole que nous exprimons ce que nous sommes vraiment et que nous établissons notre rapport au monde. Selon le premier accord toltèque, cette parole, à la fois créatrice et destructrice, se doit donc d’être impeccable. Dans son ouvrage, Don Miguel Ruiz rappelle l’origine du mot impeccable, qui signifie « incapable de péché ». Le péché quant à lui est décrit par l’auteur comme toute action que nous commettons contre nous-mêmes. Ainsi, selon l’interprétation de Don Miguel Ruiz : « pour que notre parole soit impeccable, il ne faut pas l’utiliser contre soi. »
Pour ne pas utiliser sa parole contre lui, et au contraire en faire un levier de leadership, le manager se doit d’adopter une posture positive et bienveillante : en ne délivrant des critiques que si elles sont constructives et en ne prenant surtout jamais part aux rumeurs qui hantent l’open space, et qui peuvent facilement se retourner contre lui. La parole impeccable passe également par la vérité qui est selon les accords toltèques ce qu’il y a de plus important. « Lorsque vous êtes impeccable, vous assumez la responsabilité de vos actions, mais vous ne vous jugez pas, ne vous critiquez pas. » C’est ce qu’on connaît aussi sous le nom de « courage managérial » qui consiste bien souvent à assumer ses décisions et à ne jamais mentir à ses collaborateurs pour couvrir ses manquements.
Mais attention, adopter une parole impeccable avec les autres, c’est une chose, mais cela vaut aussi pour soi-même. Nous sommes tous en conversation constante avec nous-mêmes, mais parfois, les mots que nous avons pour nous ne sont pas si bienveillants. Aussi, que l’on soit manager ou non, il est important de ne pas se dénigrer et de porter un soin très particulier à ce que nous disons de nous-mêmes.
N’en faites jamais une affaire personnelle
Le deuxième accord toltèque conseille de ne jamais prendre à cœur les mots ou les comportements d’autrui. Ceci parce que chacun joue dans sa tête son propre film, dont il est le héros, mais dont le scénario varie diamétralement d’un individu à un autre. Aussi, même si une critique vous est directement adressée, il ne faut pas la prendre personnellement, car l’autre ne fait que projeter sur vous sa propre réalité.
Cela ne signifie pas qu’il ne faut jamais prendre en considération les remarques qui vous sont adressées. Il est toutefois nécessaire de prendre de la distance avec celles-ci et de les intégrer tout en gardant confiance en soi.
Le manager, ou le chef d’entreprise, est souvent soumis à la critique, pas toujours constructive, de son entourage : direction, collaborateurs, famille, amis, etc. Dans ce contexte, le fait de ne pas prendre personnellement les choses est un bon moyen de se préserver et de garder la tête froide pour continuer de prendre les bonnes décisions.
Ne faites surtout pas de suppositions
Nous l’avons dit, nous vivons tous selon notre propre vision du monde, qui diffère de celle des autres. Or, comme le déplore Don Miguel Ruiz, « nous supposons que tout le monde voit la vie comme nous la voyons. Nous supposons que les autres pensent comme nous pensons, qu’ils ressentent les choses comme nous les ressentons, qu’ils jugent comme nous jugeons. Voilà la supposition la plus importante que font les humains. » Une supposition qui régit nos échanges avec autrui et qui pourtant est parfaitement fausse.
Supposer mène donc inévitablement à un quiproquo et « chaque fois que nous faisons des suppositions, que nous prêtons des intentions à autrui, nous créons des problèmes. » affirme l’auteur.
Or, s’il y a un endroit où nous ne voulons pas de problème, c’est bien en entreprise ! Comment éviter les suppositions ? En écoutant attentivement et en posant les bonnes questions. C’est en communiquant, en demandant à chacun de clarifier sa pensée que le manager évitera les quiproquos et mauvaises interprétations, néfastes pour son équipe. Faire des suppositions est d’ailleurs le comportement le plus dangereux pour un manager et peut, qui plus est, l’amener à ne pas avoir une parole impeccable.
Finalement, faites toujours de votre mieux
Les quatre accords toltèques sont des engagements difficiles à tenir car ils vont à l’encontre de nos croyances profondes, issues de l’enfance. Mais le dernier de ces enseignements vient lever la pression. Il nous rappelle que nous ne sommes finalement que des humains et que l’erreur est humaine. Il encourage donc chacun à faire de son mieux quelle que soit la situation et à ne pas se juger trop durement.
Il est souvent demandé au manager de se montrer exemplaire, une grande responsabilité qu’il n’est pas toujours simple de tenir. Or, être exemplaire ne signifie pas être parfait et c’est donc en faisant de son mieux qu’il pourra se présenter comme un exemple pour ses équipes. Cela s’applique aussi à ses collaborateurs : le manager s’il ne se fixe pas d’objectifs inatteignables, ne doit pas non plus exiger de ses équipes des résultats démesurés. Il gagnera davantage à demander le meilleur de chacun, ceci en motivant et en encourageant à passer à l’action.
Surtout, il est essentiel de se souvenir qu’en faisant de son mieux, on agit certes pour le bien de l’entreprise et de son équipe, mais surtout pour soi-même. « Si vous faites de votre mieux vous vivrez votre existence intensément, vous serez productif, vous serez bon envers vous-mêmes. […] C’est dans l’action que vous serez intensément heureux. Lorsque vous faites toujours de votre mieux, vous passez à l’action. »