Quatre options juridiques existent pour aider les franchiseurs à s’implanter à l’étranger.
Vous souhaitez exporter votre concept de franchise, qui a fait ses preuves sur un plan domestique ? Il existe plusieurs voies pour y parvenir. Quelles que soient les modalités pratiques et juridiques retenues, il convient avant tout de bien se préparer et d’effectuer, a minima, une étude de marché dans le pays cible.
La master franchise
Si vous souhaitez vous implanter dans un pays peu facile d’accès sur un plan culturel ou réglementaire, cette solution semble la plus judicieuse. Votre mission ? Sélectionner un franchisé local (ou master franchisé), fiable et solide financièrement, à qui vous déléguerez le soin d’agrandir, pour votre compte, votre nouveau réseau. « Bien connaître les problématiques de droits de douane, de taxes ou de coûts locatifs ne s’improvise pas. Un partenaire local est indispensable », estime Julien Siouffi, expert de cet univers. Cet associé bénéficiera de l’exclusivité de l’exploitation de votre enseigne dans le pays en question, moyennant le règlement de droits d’entrée et de redevances. Les royalties issues des ventes de ce contrat seront partagées par les deux parties. « Cette règle permet au franchiseur de gagner du temps et de préempter un territoire en éloignant la concurrence. En outre, l’accord ne pèse pas de manière trop significative sur ses capitaux propres et permet de lisser les coûts fixes et de logistique », décrypte Véronique Discours-Buhot, déléguée générale de la Fédération française de la franchise.
La franchise directe
Dans cette configuration juridique, il vous faudra dénicher, seul, vos futurs partenaires : recruter les équipes, les former et les accompagner. Vous ne serez alors plus responsable financièrement de la structure (équipes, locaux). L’avantage de la formule ? La suppression d’intermédiaires (donc la marge du master franchisé, par exemple) et la maîtrise intégrale du développement de votre concept. « Avec la franchise directe, la tête de réseau est susceptible de contracter avec un partenaire dans chaque ville ou chaque région du pays, ce qui optimise encore davantage sa connaissance du tissu local. Mais attention : la démarche requiert davantage d’implication et de mobilisation de ressources de ses équipes en France », souligne Julien Siouffi
La succursale
Le choix de cette formule peut être judicieux si le pays dans lequel vous vous déployez n’est guère éloigné de la France, sur un plan géographique et/ou culturel. Dans ce système, vous détenez l’entière responsabilité financière de la nouvelle structure et gérez l’activité en propre, en lien direct avec le directeur local. Le problème ? « L’investissement en capital est significatif, ce qui est de nature à obérer l’équilibre budgétaire du franchiseur, alors même que les risques d’un développement à l’international sont bien réels », prévient Véronique Discours-Buhot. « En parallèle d’un accord avec un master franchisé, il peut toutefois être pertinent de créer une succursale s’il s’agit d’un métier connexe mais complémentaire à son activité, comme la construction d’une usine sur place, qui fournira ses franchisés », relève Julien Siouffi.
La co-entreprise (ou joint-venture)
Ce dispositif juridique est recommandé si vous souhaitez mutualiser vos risques financiers, managériaux, capitalistiques ou organisationnels. Concrètement, en tant que tête de réseau, vous devrez vendre votre licence et votre concept à un associé local. En échange, celui-ci vous apportera son expertise locale tout en utilisant votre image de marque pour se développer.
Notre résumé en 5 points clés par L’Express Connect IA
(vérifié par notre rédaction)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le mode d’emploi pour un développement réussi à l’étranger.
La master franchise pour les marchés complexes : Idéale pour pénétrer des marchés culturellement ou réglementairement difficiles, elle implique un franchisé local qui gère l’expansion, allégeant la charge financière du franchiseur tout en optimisant la prise de parts de marché.
La franchise directe pour un contrôle total : Cette approche permet au franchiseur de choisir et de gérer directement les partenaires sans intermédiaires, maximisant la connaissance locale mais exigeant un investissement de ressources considérable de la part du réseau.
La succursale pour des pays proches : Adaptée pour des marchés culturellement ou géographiquement proches, le franchiseur prend l’entière responsabilité financière, ce qui peut peser sur le budget malgré la possibilité de développer des structures complémentaires localement.
La co-entreprise pour mutualiser les risques : En s’associant avec un partenaire local via une joint-venture, le franchiseur peut partager les risques financiers et bénéficier de l’expertise locale tout en exploitant l’image de marque pour faciliter l’expansion.
Une préparation essentielle : Quelle que soit l’approche choisie, une étude de marché approfondie est cruciale avant de s’étendre à l’international pour garantir que le concept soit adapté aux attentes locales et aux conditions du marché cible.