Partager les risques et les bénéfices ! Voilà le principe d’une joint-venture. Appliquer à une expansion internationale d’un réseau, cette association entre enseigne française et partenaire local présente des avantages… et des limites. Check up complet.
Un joint-venture, quelle définition ?
Pour vous lancer sur un marché étranger, vous avez quatre possibilités : soit le faire en propre en installant vos succursales sur place, soit passer par un master franchisé, soit contracter en direct avec des franchisés du cru, ou dernière option, monter une joint-venture avec un partenaire local. Comme cet anglicisme l’indique, et dans le cas de figure du commerce en réseau, une joint-venture est en fait une co-entreprise créée par vous, le franchiseur, et un partenaire local. Vous lui apportez votre licence de marque, votre savoir-faire et une assistance continue. Et, à charge pour lui, d’opérer votre enseigne dans son pays en apportant des implantations et sa connaissance du marché et en recrutant du personnel sur place. Ensemble, vous avez un objectif commun !
Une joint-venture, un atout si le partenaire est bien implanté localement
« Pour développer son réseau à l’étranger, il est aujourd’hui beaucoup plus facile de trouver un partenaire local pour une joint-venture que pour un contrat de master franchise classique. Pour les partenaires, des investisseurs souvent eux-mêmes déjà propriétaires d’enseignes sur place, c’est un engagement plus fort. Cela leur permet également de mutualiser certains services », observe Thierry Rousset, consultant en franchise au sein du cabinet QSR Consultant. Le co-investissement avec le franchiseur français est aussi de nature à rassurer les investisseurs qui n’endossent pas seuls le risque de cette expansion internationale. Une « JV » offre également la possibilité de pénétrer des pays peu ouverts à la création de sociétés détenues intégralement par des étrangers. Ce type de montage financier facilite enfin aussi les échanges avec les autorités locales.
Une joint-venture, une rentrée d’argent pour l’entreprise
Cette association dans une société commune coûte au franchiseur (parts en capital) mais est aussi synonyme de rentrées d’argent. Évidemment, il va percevoir des redevances de son partenaire local qui fait office de master franchisé dans le pays. Et en tant qu’associé de la joint-venture, le franchiseur français percevra également des dividendes. Un petit pécule qu’il pourra, s’il le souhaite, réinjecter pour développer des succursales en France.
Une joint-venture, un œil opportun sur l’opérationnel
« Grâce à une joint-venture, le franchiseur est associé à l’entreprise commune. Il conserve donc un œil sur l’opérationnel. Selon les termes du pacte d’actionnaires rédigé au préalable, le partenaire local doit parfois en référer à la tête de réseau française avant de prendre telle ou telle décision. Le franchiseur français a donc toujours un pied dans la maison. Il peut comparer et analyser la rentabilité des différents points de vente par exemple et demander à ce que son associé local redresse le tir », insiste Thierry Rousset, consultant en franchise spécialisé dans le secteur de la restauration. Le revers de la médaille dans ce type de processus est parfois un allongement des prises de décision. Le temps de trouver le meilleur compromis pour les deux parties.
Une joint-venture, des limites en finance à anticiper pour réussir son expansion à l’étranger
Pour monter une joint-venture, le franchiseur doit mettre la main au porte-monnaie, en montant au capital de l’entreprise. « Le coût de ce montage empêche évidemment un franchiseur de dupliquer ce type d’opérations dans 10 ou 15 pays de manière simultanée », souligne Thierry Rousset. Une « JV » est provisoire. Il est donc fondamental d’envisager dès le début, les conditions de sortie du pacte d’actionnaires. Quand ? Comment ? Et surtout quelles obligations continueront de s’appliquer au franchiseur mais aussi à son ex-partenaire, une fois la joint-venture liquidée. Comme en amour, mieux vaut prévenir que guérir !
Notre résumé en 5 points clés par L’Express Connect IA
(vérifié par notre rédaction)
Voici résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : Se développer à l’international : pourquoi faire le choix de la joint-venture ?
Définition de la joint-venture : Une joint-venture est une co-entreprise créée entre un franchiseur français et un partenaire local. Ce dernier apporte une grande partie de ses connaissances du marché, du secteur d’activité, recrute du personnel et opère l’enseigne sur son territoire, tandis que le franchiseur fournit la licence de marque et le savoir-faire.
Avantages d’une joint-venture : Cette solution facilite l’entrée sur des nouveaux marchés étrangers d’une entreprise, principalement en s’associant avec des investisseurs locaux déjà établis. Ce modèle de co-investissement aide à partager les risques et rend plus simple l’accès à des pays restrictifs sur la propriété étrangère.
Rentabilité : La joint-venture génère des bénéfices et des retombées financières pour le franchiseur via des redevances et des dividendes. Ces revenus peuvent être réinvestis pour le développement de succursales en France, optimisant ainsi la gestion de son capital.
Suivi opérationnel : Le franchiseur garde un contrôle sur les opérations grâce à sa participation dans la joint-venture. Selon les clauses du pacte d’actionnaires, il peut exiger de recevoir des informations sur les décisions stratégiques et la rentabilité des points de vente.
Limites et précautions : Bien que rentables, les joint-ventures mises en place requièrent un investissement initial important et une planification minutieuse des conditions de sortie du partenariat. Les franchiseurs doivent anticiper les obligations post-joint-venture pour éviter des complications futures.