Reprendre une entreprise au Québec : à quoi faut-il penser ?

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[Parole d’expert] Le repreneuriat au Québec est un sujet clé pour l’économie locale, où le rachat d’entreprises existantes est de plus en plus valorisé par rapport à la création de nouvelles entreprises.


Que faut-il savoir avant de reprendre une entreprise au Québec ? Voici les conseils de Classe Affaires Canada France qui propose un accompagnement complet pour les entrepreneurs français souhaitant s’établir au Québec par le biais de l’entrepreneuriat. 

Selon l’Observatoire du repreneuriat et du transfert d’entreprise du Québec (ORTEQ), plus de 16 000 entreprises devraient être disponibles pour vente ou transfert d’ici fin 2024. Ce mouvement s’explique par plusieurs facteurs : l’inflation, les taux d’intérêt élevés, la pénurie de main-d’œuvre, et surtout, le vieillissement de la population. En effet, de nombreux propriétaires-dirigeants, souvent issus de la génération des baby-boomers, approchent de la retraite.

Le Québec présente plusieurs avantages fiscaux, comme un taux d’imposition sur les bénéfices entre 15 % et 20 % et des charges sociales modérées. La pandémie de Covid-19 a aussi contribué à augmenter les opportunités de reprise, en impactant des secteurs tels que le tourisme, la restauration, le commerce de détail, et le transport, où de nombreuses entreprises pourraient être reprises à court terme.

Le Centre de transfert d’entreprise du Québec (CTEQ) se distingue comme un acteur central pour faciliter le transfert d’entreprises dans la province. Il s’adresse directement aux acheteurs et vendeurs d’entreprises, offrant un soutien concret pour ceux qui souhaitent céder ou reprendre une entreprise. Une initiative majeure du CTEQ est sa plateforme numérique, INDEX, qui simplifie la mise en relation des vendeurs et des acheteurs. Sur INDEX, les vendeurs peuvent créer des fiches détaillées pour présenter leur entreprise, tandis que les acheteurs peuvent affiner leurs recherches selon des critères précis de secteur et de localisation. Cette plateforme devient ainsi un espace structuré et accessible pour les entrepreneurs québécois.

Dans le domaine des fusions et acquisitions, la France dispose également de plateformes influentes. Parmi elles, Fusacq est une référence : cette plateforme digitale française, dédiée aux fusions et acquisitions, a étendu ses activités en lançant une section canadienne. Ce nouvel espace permet aux Européens francophones, intéressés par des opportunités d’immigration entrepreneuriale au Canada, de trouver des entreprises à reprendre, facilitant ainsi leur intégration au marché canadien.

Outre le CTEQ et Fusacq, plusieurs plateformes web et courtiers d’entreprise se spécialisent dans les opportunités de cession et de reprise au Québec et au Canada. Des sites comme lavitrine.biz, fusacq.ca, bizzmatch.ca, canadaest.com, baloto.ca, libe.quebec et maydaystrategies.com constituent des ressources clés. Ils permettent aux vendeurs et aux acheteurs de se connecter, offrant une diversité de secteurs et d’opportunités d’affaires pour les entrepreneurs en quête de croissance ou d’un nouveau départ.

Parallèlement, des entreprises privées, comme Classe Affaires, se spécialisent dans l’accompagnement des entrepreneurs francophones (notamment français) qui souhaitent s’installer durablement au Canada. Ces entreprises offrent un éventail de services adaptés aux besoins des expatriés, de la planification de l’immigration à la réalisation des démarches entrepreneuriales.

La reprise d’une entreprise, particulièrement dans un pays étranger, est un exercice délicat qui requiert une bonne préparation et un accompagnement professionnel. La complexité de cette démarche tient à plusieurs facteurs : la méconnaissance du marché local, les différences culturelles en matière de gestion et de négociation, ainsi que les réglementations spécifiques qui encadrent le monde des affaires. Pour les repreneurs étrangers, il est donc primordial de s’entourer d’experts capables de fournir un soutien juridique, fiscal, comptable et bancaire adapté aux réalités locales.

Le voyage exploratoire : une étape préparatoire cruciale

Le voyage exploratoire constitue la première étape pour qualifier le projet de reprise. Ce déplacement permet à l’entrepreneur de plonger dans le contexte économique et culturel de la région ciblée. L’objectif est d’appréhender la dynamique du marché, de mieux comprendre les opportunités et contraintes du secteur, et d’identifier les différences culturelles et professionnelles avec le pays d’origine. À l’issue de ce voyage, le repreneur sera en mesure de décider de la pertinence de s’engager dans un projet de reprise d’entreprise au Québec ou ailleurs au Canada.

La planification de l’acquisition : identifier et qualifier les critères de l’acquéreur

Une fois le projet validé, la phase suivante consiste à planifier chaque étape du processus d’acquisition. La première action clé est de définir les critères de l’acquéreur : ses préférences sectorielles, la taille de l’entreprise, la localisation, et d’autres spécificités qui composent son profil de recherche. Cette étape permet de cibler plus efficacement les entreprises potentielles qui répondent aux attentes de l’acquéreur et d’augmenter les chances de trouver une adéquation parfaite avec la cible.

La coordination de projet : un chef de projet biculturel

Pour orchestrer l’ensemble des démarches, un chef de projet expérimenté qui maîtrise aussi bien la culture de l’acquéreur que celle du marché local représente un atout stratégique. Ce rôle de coordination garantit que toutes les étapes essentielles sont effectuées en temps opportun, et permet d’aligner les objectifs des différents intervenants impliqués. Le chef de projet peut organiser et synchroniser l’intervention des experts nécessaires — avocats spécialisés en affaires, fiscalistes, comptables, avocats en immigration et banquiers — pour assurer une exécution fluide et bien structurée de la transaction.

L’importance d’un encadrement professionnel complémentaire

L’implication de professionnels qualifiés aux moments clés de la transaction assure une transition en douceur et réduit les risques liés à la reprise d’une entreprise. Ces experts aident à vérifier la conformité légale, à optimiser les stratégies fiscales, à évaluer la viabilité financière, et à garantir que toutes les démarches d’immigration, si nécessaires, sont conformes. En somme, cet accompagnement complet et bien coordonné est un facteur décisif pour les entrepreneurs étrangers qui souhaitent s’implanter durablement dans un nouveau pays par la voie de l’entrepreneuriat.

La bonne évaluation

Lorsque l’on envisage d’acquérir une entreprise au Canada en tant qu’investisseur étranger, la détermination du juste prix peut s’avérer complexe, notamment à cause des différences de pratiques d’évaluation entre les pays. Les normes fiscales, juridiques, et comptables du Canada influent également sur les valorisations. En particulier, dans certaines provinces canadiennes comme le Québec, il n’existe pas d’obligation de publication des bilans financiers, ce qui complique l’accès aux données pour les acquéreurs étrangers.

Pour les transactions importantes, les entreprises sont généralement préparées en amont pour la vente. Le cédant aura souvent commandé une évaluation réalisée par un expert agréé, et cette évaluation sera fournie lors de la due diligence. Cela permet à l’acheteur de disposer d’une base fiable, mais il est souvent recommandé de faire une contre-évaluation indépendante. Ce processus permet d’ajuster la valeur de l’entreprise en tenant compte de l’objectif de rentabilité de l’acquéreur et des éventuels risques spécifiques au marché canadien.

En revanche, pour les petites transactions (PME non structurées), il est courant de constater un manque de structuration et de transparence, et les pratiques d’évaluation peuvent varier considérablement. Dans ces cas, l’acheteur peut se retrouver face à des prix affichés sans justification approfondie.

Pour pallier le manque de transparence dans les petites transactions, plusieurs outils de préévaluation peuvent aider l’acheteur à établir une estimation préliminaire du prix et bien sûr de pouvoir compter sur des experts locaux.

Au Québec, les petites et moyennes entreprises (PME) sont souvent plus qu’une simple affaire commerciale : elles sont gérées de manière familiale, avec un attachement profond du dirigeant envers l’entreprise qu’il a bâtie. Pour ces propriétaires, céder leur entreprise est une décision délicate, empreinte d’émotion et d’enjeux personnels. Ainsi, le choix du repreneur est décisif pour garantir que l’entreprise continuera à prospérer et que l’équipe restera bien encadrée.

Les trois aspects clés du choix du repreneur

Les cédants de PME au Québec analysent le repreneur sous trois angles essentiels :

  • Le prix : Bien entendu, l’aspect financier demeure une priorité. Le prix de vente doit refléter la valeur de l’entreprise tout en garantissant que la transaction soit acceptable pour les deux parties.
  • Le fit : Il s’agit de l’aptitude du repreneur à intégrer la culture de l’entreprise et à tisser des liens de confiance avec les employés et les clients existants. La réussite de la transaction repose grandement sur ce fit, car le repreneur doit démontrer une compréhension de l’entreprise et une vision compatible avec celle des fondateurs.
  • L’avenir : Au-delà de la transaction elle-même, le cédant recherche un repreneur qui saura non seulement maintenir l’entreprise, mais aussi la faire évoluer. La capacité du repreneur à innover, à développer de nouvelles opportunités et à motiver l’équipe existante est cruciale pour garantir la pérennité de l’entreprise.

Les vraies difficultés : communication, interprétation et momentum

Les défis dans une cession de PME au Québec vont bien au-delà des aspects financiers, comptables ou fiscaux. Les principales difficultés résident dans :

  • La qualité de la communication : Une bonne entente et une communication transparente entre le cédant et le repreneur sont essentielles. Chaque partie doit être ouverte sur ses attentes, ses préoccupations et ses intentions pour éviter les malentendus.
  • Les interprétations : Les différences de style de communication, de vision stratégique et d’approche culturelle peuvent générer des malentendus. Par exemple, ce que le cédant considère comme une priorité peut ne pas être interprété de la même manière par le repreneur. Cette divergence de perception peut mener à des tensions s’il n’y a pas une compréhension commune des objectifs.
  • Le momentum : Le timing de chaque étape de la transaction est également crucial. Maintenir un bon rythme permet de minimiser les incertitudes et de garder les deux parties engagées. Si les négociations s’éternisent ou que des retards surviennent, cela peut fragiliser la relation et réduire les chances d’une reprise réussie.

Ainsi, une reprise réussie de PME au Québec repose sur bien plus que des chiffres ou des modalités contractuelles. L’attention portée aux aspects humains et culturels, ainsi qu’à une communication efficace, joue un rôle crucial dans la transmission d’une entreprise. Le repreneur idéal est celui qui peut rassurer le cédant quant à la pérennité de son « bébé », tout en étant prêt à s’investir pleinement dans l’avenir de l’entreprise et de ses collaborateurs.


(vérifié par notre rédaction)

Voici en cinq points clés de l’article sur le sujet : Reprendre une entreprise au Québec, à quoi faut-il penser ?

Augmentation des opportunités de reprise : D’ici fin 2024, plus de 16 000 entreprises au Québec seront disponibles pour reprise, principalement en raison de la retraite des baby-boomers, offrant des avantages comme des taux d’imposition favorables et des charges sociales modérées.

Rôle des plateformes et experts : Le CTEQ et d’autres plateformes comme Fusacq facilitent les mises en relation entre acheteurs et vendeurs, tandis que des entreprises privées guident les entrepreneurs francophones dans leurs démarches d’installation et de reprise.

Importance du voyage exploratoire : Pour les repreneurs étrangers, un voyage exploratoire est essentiel pour comprendre le marché local, les dynamiques économiques et culturelles, et évaluer la faisabilité de leur projet de reprise.

Évaluation et encadrement professionnel : Déterminer le juste prix d’une entreprise au Canada nécessite souvent des contre-évaluations indépendantes et un encadrement par des experts pour s’assurer de la conformité légale et optimiser les stratégies fiscales.

Aspects culturels et communication : Le choix du repreneur doit s’appuyer sur le prix, le fit culturel et la vision à long terme, avec une attention particulière à la communication claire et au bon timing pour minimiser les tensions et assurer une transition réussie.

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