L’organisation positive : la clé d’une entreprise performante et de salariés épanouis

organisation positive

Parce que le monde du travail, en perpétuel mouvement, nécessite de se réinventer afin de s’adapter et d’innover, nous avons questionné Eric Mellet, auteur de l’ouvrage L’Organisation Positive, fraîchement récompensé du Prix du livre de la Qualité 2024*. 


Comment développer une entreprise performante dans laquelle, l’individu au service du groupe, s’épanouit pleinement ? Comment calquer le concept d’Organisation Positive étayé dans l’ouvrage à travers le prisme de la franchise ?

Eric Mellet : Durant 30 ans, une expérience opérationnelle en tant que manager de proximité, directeur commercial puis directeur général, à travers différents pays et cultures, m’a permis de m’interroger sur la question de la relation à l’autre, qu’il s’agisse d’un client ou d’un salarié… Comprendre ses motivations, ses leviers d’engagement m’a toujours intéressé ; d’où une première formation à la psychologie humaniste de Carl Rogers suivi d’un Master de Recherche en Psychologie Positive Appliquée au travail. Mais si l’Organisation positive est un champ de recherche de la Psychologie Organisationnelle Positive (POP), très peu d’ouvrages en France lui sont consacrés. On a du mal à concevoir l’organisation autrement que génératrice de mal-être, de désengagement, de mauvaises émotions. Or, il semble évident, qu’une entreprise fonctionne mieux si l’on s’appuie sur les forces plutôt que si l’on se focalise sur les faiblesses, aussi bien individuelles que collectives.

Eric Mellet : Quand j’ai commencé à travailler, il fallait laisser les émotions à la porte du bureau, en faire abstraction. Cela évolue notamment avec les plus jeunes générations qui ont moins de freins pour les extérioriser. Exprimer ses émotions, cela sous-entend d’ailleurs tout autant de les canaliser et les identifier, les analyser. Les émotions positives sont d’excellents leviers dans le monde du travail, notamment lorsque l’on cherche à innover. La recherche nous révèle que la sécurité psychologique, c’est-à-dire, le fait de pouvoir s’exprimer de façon authentique dans un collectif sans avoir peur du rejet, est indispensable pour se sentir épanoui. Quand on a peur ou que l’on est en colère, impossible d’être créatif. Et contrairement à ce que l’on a pensé pendant longtemps, ce n’est pas le succès, la performance qui induisent le bien-être mais l’inverse. Parce qu’on est épanouit, on réussit. Aussi, permettre à ses employés de partager leurs émotions, ce n’est pas seulement bien d’un point de vue moral ; c’est aussi plus efficace.

Eric Mellet : Oui, elle a été développée par Deci et Ryan. Elle s’appuie sur le postulat que nous avons tous trois besoins psychologiques fondamentaux pour atteindre la satisfaction essentielle au bien-être et donc pouvoir performer. Le besoin d’autonomie qui consiste à pouvoir faire des choix et les assumer, le besoin de compétence, (stimuler son désir d’apprendre et se sentir efficace), et enfin, le besoin d’affiliation qui signifie être associé à un groupe avec lequel on partage des valeurs et dans lequel on se ressource, on puise de l’énergie.

Eric Mellet : Oui, dans un système de franchise, on ne peut pas réussir sans les autres. Et tout à la fois, le collectif s’appuie sur la réussite de chacun. L’un ne va pas sans l’autre. Tout l’enjeu est donc de concilier sa performance individuelle avec la performance collective. Quand on rejoint une franchise, on adhère à une formule censée apporter la réussite. Et en même temps, on ne peut pas se reposer seulement sur un concept ; cela dépendra de chaque individu, son engagement, sa performance.

Eric Mellet : Je peux citer la « déviance positive » qui consiste à identifier des personnes ou des groupes qui, par leur mode de pensée, leurs comportements, sortent de la norme organisationnelle et vont permettre au collectif d’innover, d’entreprendre de nouvelles pratiques, et d’atteindre de meilleures performances. Ces « déviants positifs », ne vont pas sortir du cadre de la franchise ; ils apporteront quelque chose d’autre dans ce cadre. Ils vont innover, se démarquer de leurs concurrents. Au franchiseur de s’interroger : comment attire-t-on des gens qui ont cet état d’esprit et comment l’encourage-t-on au sein de son équipe ? 

L’Organisation positive, 10 clés pour une entreprise performante, Eric Mellet, Editions Dunod https://www.dunod.com/entreprise-et-economie/organisation-positive-10-cles-pour-une-entreprise-performante


(vérifié par notre rédaction)

Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur l’organisation positive, clé d’une entreprise performante et de salariés épanouis.

Concept de l’organisation positive : Le contraste entre “organisation” et “positive” a amené Eric Mellet à explorer comment une entreprise peut fonctionner efficacement en se concentrant sur les forces et les motivations individuelles et collectives, plutôt que sur les faiblesses. Ce concept, basé sur la Psychologie Organisationnelle Positive (POP), est rare dans les ouvrages français mais essentiel pour la performance et l’épanouissement des salariés.

Importance des émotions : Dans le monde du travail moderne, il est crucial de reconnaître et exploiter les émotions positives comme levier pour l’innovation et l’épanouissement. La sécurité psychologique permet aux employés de s’exprimer authentiquement sans peur du rejet, ce qui est indispensable pour la créativité. Le bien-être précède la réussite, contrairement à l’ancienne croyance selon laquelle la performance induisait le bien-être.

Théorie de l’auto-détermination : Développée par Deci et Ryan, cette théorie stipule que trois besoins psychologiques fondamentaux sont essentiels pour le bien-être et la performance : l’autonomie (faire des choix), la compétence (désir d’apprendre et de se sentir efficace) et l’affiliation (appartenance à un groupe partageant des valeurs).

Application en franchise : En franchise, la réussite est interdépendante. La performance collective repose sur la performance individuelle et vice versa. L’engagement et la réussite de chaque franchisé contribuent au succès global du réseau, et ces dynamiques doivent être harmonisées.

Déviance positive : Une des 10 clés pour développer une Organisation Positive est la “déviance positive”, qui consiste à identifier et encourager les individus ou groupes innovants qui sortent des normes organisationnelles pour apporter des pratiques nouvelles et performantes. Ces “déviants positifs” doivent être intégrés et soutenus au sein de l’équipe pour favoriser l’innovation et la distinction dans le cadre de la franchise.

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