Adhésion en association de commerçants : franchisés, foncez… si les statuts vous l’autorisent !
Franchises comme succursales ne sont pas toujours admises dans les associations de commerçant. Ce qui revient à se priver de visibilité et de crédibilité auprès des acteurs du territoire ! Voyage dans l’animation de ces poumons locaux où les franchisés sont présents.
Chartres : concurrence parisienne déjouée
Malgré la vraie concurrence des grands centres commerciaux d’Ile-de-France et du centre de Paris à moins d’une heure, le nombre des adhérents des Vitrines C’Chartres (environ 400) continue d’augmenter. Ce qui n’est pas fréquent dans les associations de commerçants du pays.
Trois raisons majeures expliquent ce phénomène à Chartres : une animation réfléchie aussi bien pour le centre-ville que l’agglomération, une recherche permanente dans la qualité des services aux adhérents, et l’acceptation des réseaux de franchises et succursales dans l’association. Objectif de cette communauté : faire en sorte que leur territoire, à la grande richesse culturelle, ne ressemble à aucun autre.
« Nous avons été longtemps trop près de la capitale. Limiter l’évasion commerciale s’obtient par le développement, en remplaçant les cellules vacantes par des besoins localement manquants en produits ou services.
Connaissant les prochains départs de commerçants, nous pouvons anticiper et déterminer quelles marques accueillir, parfois naissantes comme la franchise Palais des Thés prochainement. Toujours en recherchant l’équilibre entre indépendants et enseignes », explique Juliette Pichot, présidente Vitrines de C’Chartres.
Résultat : le taux de vacance des locaux commerciaux atteint 6%, contre 13% au niveau national.
Unifier tous les commerçants pour soulever les subventions
La cotisation de 120 € permet à Vitrines de C’Chartres d’apporter divers services : visibilité sur les réseaux sociaux, site Internet couplé à une application mobile, formations – comme sur la reconnaissance des faux-billets par la Banque de France. Et bien sûr, l’organisation d’une vingtaine d’événements à l’année, tels que des Apéro Time, qui assurent une cohésion sur le territoire et ont accueilli jusqu’à 3 500 personnes.
« Les franchisés peuvent adhérer car ils sont considérés, par nos statuts, comme des commerçants indépendants, au même titre que des succursales. Toutes les villes ne les acceptent pas… ce qui revient à s’interdire du dynamisme ! En unifiant tous les commerçants, nous bénéficions de plus de visibilité, et surtout de plus de crédibilité auprès des administrations, des acteurs du territoire. Ce qui nous permet de soulever des subventions, et donc de multiplier les animations », souligne Juliette Pichot, également co-présidente des Vitrines de France.
« Une forme de réseautage, un BNI moins formalisé »
L’un des intérêts pour les franchisés, bénéficiant pourtant naturellement d’échanges entre chefs d’entreprise dans leur enseigne, est en particulier d’étendre ce réseautage, cette fois localement. C’est le cas de Romain Thomas, franchisé Diagamter (diagnostic immobilier), membre de L’Association d’Initiative Montluiste Pour le développement Economique et la Commune de Montluel (7 000 habitants), regroupant une soixantaine d’entreprises.
« À travers des connaissances amicales, j’ai intégré une association de commerçants, qui représente pour moi une forme de réseautage, un BNI moins formalisé. Cette association, pour un coût modique, me permet de partager des questionnements, en particulier sur le développement et la gestion d’une société.
Ou encore de rencontrer des prescripteurs de mes prestations, comme trois agents immobiliers sous enseigne implantés à Montluel, et d’entretenir cette relation dans un cadre différent, moins centré sur les affaires. C’est aussi un moment convivial apprécié, simplement pour sortir de la routine quotidienne », explique Romain Thomas.
Expérience de confrères dans des villes de taille similaire
Membre de l’Union des Commerçants et Artisans – Chambéry en Ville (dont il a été vice-président), Stéphane Bizouard veut illustrer une maxime bien connue de l’entrepreneuriat, et des réseaux d’indépendants : « seul on va vite, ensemble on va plus loin ».
« Chambéry possède une vraie culture de la franchise, laquelle donne une image à la ville par la notoriété des enseignes, et la différencie par sa diversité commerciale de proches municipalités vertes ou encore orientées exclusivement vers le tourisme.
Il faut toutefois conserver un savant mélange, entre indépendants, franchisés et adhérents du commerce associé, pour générer un dynamisme équilibré et profitable à tous. En ce sens, l’équité dans les relations entre La Ville, l’Union Commerciale et les chambres Consulaires sont un prérequis.
Exemple : durant la pandémie, les indépendants ont découvert et réclamé le click and collect, déjà utilisé par les enseignes. Les franchisés apportent également l’expérience de confrères, implantés dans des villes de taille similaire et partageant les solutions expérimentées ailleurs. Et ce, d’autant plus librement qu’ils ne sont pas en concurrence avec eux.
Ces échanges entre commerçants au sein de notre association leur permettent d’obtenir des informations majeures, en avant-première, comme des travaux de voiries ou la cession de magasins, ou encore de se remettre en question », explique-t-il.