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Développement durable : le secteur de la beauté s’engage

Développement durable : le secteur de la beauté s’engage

Dans tous les secteurs, on observe une tendance accrue au développement durable, portée notamment par les clients qui sont de plus en plus en demande d’éco-durabilité de la part des enseignes qu’ils fréquentent.


Face à cette tendance, le secteur de la beauté évolue afin de répondre aux besoins de ses clients. Quelles sont les attentes en matière de développement durable ? Comment les acteurs de la beauté répondent à ces défis pour en faire un véritable atout ? Lauren Georges, directrice générale de Citron vert, une enseigne de salon d’esthétique appartenant au groupe Novi, apporte son témoignage. 

L’enseigne Citron vert s’est elle construite dès le départ autour de la volonté d’être une marque durable ?

Lauren Georges : Quand l’enseigne a été créée en 1999, elle n’avait pas pour ambition d’être liée à l’écologie et au développement durable. Ce n’est que plus tard, en 2019, que Citron Vert a eu envie de se développer et d’aller vers cette notion d’écologie et de durabilité, notamment grâce au choix de partenaires stratégiques.

En dehors du fait que c’était dans l’air du temps, c’était un critère de plus en plus demandé par les clientes. Mais dans le secteur de l’esthétique et des instituts de beauté, il n’est pas toujours facile de faire le lien entre un institut et le développement durable. L’entreprise durable se construit sur le long terme, il fallait donc rapidement prendre en compte cette dimension dans la construction de nos stratégies de concept architectural, de notre identité visuelle, mais aussi dans les partenariats que nous nouons et les produits que nous utilisons.

Quelles sont les attentes de votre clientèle en matière de développement durable ?

Lauren Georges : Nos clientes ont cette conscience écologique qui touche tout le monde, et tout particulièrement les jeunes. Elles apprécient donc énormément la qualité des produits avec lesquels nous travaillons, qui sont ceux de nos marques partenaires. Aussi, nous voulons qu’ils soient qualitatifs, respectueux de la peau et de l’environnement. C’est notre manière de faire du durable. Nos clientes sont très satisfaites de cela et reviennent parce qu’elles savent qu’en utilisant nos produits elles retrouvent cette même qualité de prestation et de respect de leur santé. 

Comment Citron Vert répond à ces attentes de développement durable ?

Lauren Georges : Notre argument principal réside dans le choix de nos marques partenaires, dont la marque Phyt’s fait partie. Nous utilisons les produits Phyt’s pour nos protocoles de soins corps et visage, et nous les vendons aussi à nos clients. Phyt’s nous accompagne vraiment dans cette démarche de durabilité parce qu’en plus de proposer des produits bio, naturels et vegans made in France, elle investit beaucoup en R&D, notamment sur les packagings biodégradables. C’est aussi la seule marque à proposer des soins en monodose qui évitent le gaspillage. Après utilisation, tous les produits sont recyclables ou biodégradables. La marque travaille également sur des produits solides et rechargeables. Ce partenariat nous apporte beaucoup : il nous aide sur le volet R&D et la marque plaît énormément aux clientes. C’est un réel atout en termes de bouche à oreille et de fidélisation.

La tendance du développement durable vous apparaît donc comme une opportunité plutôt qu’une contrainte ?

Lauren Georges : C’est vrai qu’au début, quand on parlait de tendances RSE, de développement durable, de green, cela pouvait apparaître comme un poids de plus pour les entreprises. Néanmoins, je trouve qu’on est très bien accompagnés dans notre écosystème par de nombreuses entreprises et marques qui ont elles aussi pris le pli. Aujourd’hui, c’est plutôt un atout et même un terrain sur lequel il y a beaucoup à explorer. C’est aussi une démarche qui est simplifiée car l’intégralité de notre écosystème va dans cette direction. C’est plus simple de trouver des partenaires qui sont en accord avec cette politique. Chez Citron Vert, le virage du développement durable a été amorcé il y a déjà un certain temps, notre réflexion est déjà bien avancée et c’est devenu un réel atout par rapport à certains qui ne commencent à s’y intéresser que maintenant. Nous avons une petite longueur d’avance. 

Donc, oui, c’est vraiment une force du réseau auprès des consommatrices mais aussi auprès des candidats qui cherchent un concept. C’est une manière pour nous de nous différencier dans le secteur de l’esthétique que de prôner ces valeurs de développement durable. Nous aimerions même aller plus loin que l’écologie et le développement durable, et nous diriger vers de la clean beauty, c’est-à-dire des produits à 99% sains pour les personnes qui l’utilisent.

Durabilité et clean beauty font-ils partie du savoir-faire transmis aux franchisés ?

Lauren Georges : Complètement, c’est ce que nous leur inculquons quand ils viennent en formation. Nous leur en parlons en amont, car c’est un atout qui leur plaît et qui nous permet de nous différencier en tant que franchiseur. Une fois chez Citron Vert, nous les sensibilisons sur ces valeurs d’écologie et de durabilité, notamment pour le choix de leurs fournisseurs. En effet, chez Citron Vert, nous travaillons en circuits courts, donc seulement avec des fournisseurs français. Si un franchisé veut référencer une nouvelle marque partenaire, nous voulons être certains que chaque décision sera prise en fonction de ces valeurs de durabilité et de bien-être des consommateurs et des clients. 

Quels sont selon vous les freins au développement durable dans le secteur de la beauté ?

Lauren Georges : La difficulté majeure c’est de trouver l’équilibre entre développement durable et accessibilité/prix pour le client. Mais, finalement, ce serait mentir que de dire que tout est plus cher quand on fait du bio. Aujourd’hui, la filière est beaucoup plus avancée qu’à une certaine époque. Il y a beaucoup plus d’acteurs sur ce segment et les prix sont plus compétitifs. D’autre part, je ne sais pas si c’est un effet d’après covid, mais on constate que les consommateurs sont prêts à mettre un peu plus d’argent sur des produits et des prestations dans lesquels ils ont confiance.

Selon vous, le développement durable est-il l’avenir du secteur de la beauté ?

Lauren Georges : Dans l’esthétique, beaucoup de sociétés nous proposent des solutions pour gérer nos déchets, pour éviter la pollution numérique, etc. Il y a plein de choses qui peuvent se faire dans la filiale. J’espère même que, demain, certains acteurs seront prêts à nous aider sur le recyclage de nos machines. Nous faisons déjà de la seconde main en reprenant des machines ou en les louant. Mais demain, nous aurons besoin de filières pour recycler de la technologie. Nous espérons même trouver quelqu’un qui serait capable de recycler notre cire, nous en utilisons des tonnes chaque année. Si un jour on était capable de recycler cette cire ce serait incroyable !

Il y a quelques années, la question de la durabilité dans les instituts de beauté ne m’avait même pas traversé l’esprit. Pour moi, ce n’était pas un secteur dans lequel le développement durable avait de l’avenir. Et pourtant, je vois de plus en plus de solutions qui pourraient être créées et d’acteurs qui pourraient nous suivre là-dessus. Il y a plein de belles choses à venir !

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