Combinant entrepreneuriat et engagement, Aquatiris et La Main Tendue se distinguent par leurs modèles d’affaires engagés et innovants.
Depuis plusieurs années, et a fortiori depuis le Covid, la quête de sens est sur toutes les lèvres. Selon une étude récente OpinionWay pour l’Anact, la volonté de « contribuer aux enjeux de la transition écologique et/ou sociale » serait même centrale pour 57 % des sondés. Dans ce contexte, deux franchises se démarquent par leur engagement environnemental et sociétal : Aquatiris et La Main tendue. La première conçoit des jardins filtrants pour le traitement des eaux usées des maisons individuelles quand la seconde vient en aide aux personnes âgées isolées. Leurs fondateurs, animés par une vision qui va bien au-delà du simple profit, ont déployé leur entreprise en réseaux pour amplifier leur impact.
Réduire les gaz à effet de serre
« Nous avons créé ce réseau afin d’agir pour l’environnement à plus grande échelle », confirme Edwige Le Douarin, à la barre d’Aquatiris. En introduisant des jardins filtrants, cette pionnière a proposé une alternative aux fosses septiques. Le concept est simple, mais innovant : utiliser la nature, en particulier des plantes semi-aquatiques, pour purifier les eaux usées de manière esthétique. Et efficace, comme le confirme une étude de contrôle des dispositifs d’épuration installés chez des particuliers, menée par l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture. Une solution qui contribue activement à la réduction des gaz à effet de serre, contrairement aux systèmes conventionnels, émetteurs de méthane.
Cette approche, entièrement française, repose sur un réseau de 65 franchisés couvrant 80 % du pays. Et Aquatiris compte bien poursuivre son développement, tout comme ses projets d’innovation. Son service recherche et développement travaille actuellement à la réutilisation des eaux usées purifiées pour arroser les jardins, les golfs ou les terrains de sport.
Une solution concrète
Christophe Monfort, le fondateur de La Main Tendue, innove de son côté dans un tout autre secteur. Dans son ancienne vie professionnelle, il côtoyait des personnes âgées et en a tiré un constat sans appel : « Elles étaient traitées comme des laissés-pour-compte qui n’avaient personne sur qui compter au quotidien. » Aussi son réseau est-il orienté vers le maintien à domicile des seniors, notamment en zones rurales et périurbaines. « Le vieillissement de la population est un défi auquel notre société doit répondre. La principale question est : comment ? »
Ecœuré par les méthodes managériales du secteur, il déploie son enseigne avec une approche empreinte de compassion, en insistant sur la considération apportée à son personnel. « La demande est là, affirme Christophe Monfort, convaincu de la possibilité de combiner sens et performance économique. Mais la condition pour éviter les problèmes classiques d’absences répétées, d’arrêts maladies ou d’abandon de poste des auxiliaires de vie consiste à leur proposer un cadre à la fois bienveillant et ferme. » « Ici, l’organisation s’appuie sur les besoins des intervenantes, ce qui crée une réelle solidarité au sein de l’équipe », confirme Manon Dautriche qui, après des expériences décevantes, est désormais salariée de La Main tendue.
Résultat ? Dans les franchises La Main Tendue de l’Eure-et-Loir, où Christophe Monfort a lancé son entreprise en 2003, on n’enregistre que 3 % d’arrêts de travail quand son principal concurrent en subit… près de 40 %. De quoi séduire les entrepreneurs en quête de sens et d’authenticité.