Jeudi 28 décembre 2023, l’enseigne d’ameublement Habitat, en grande difficulté financière, a été placée en liquidation judiciaire, sans maintien de l’activité, par le tribunal de Bobigny.
Cette décision touche Habitat France, fondée en 1964 par le designer britannique Terence Conran avec la volonté de proposer des meubles et des objets de décoration sobres, épurés et modernes, à des prix abordables. L’enseigne compte aujourd’hui 25 magasins sur le territoire et emploie 315 salariés pour des ventes de 65 millions d’euros en 2022.
La liquidation judiciaire concerne également sa maison mère, Habitat Design International (HDI), à qui son précédent propriétaire, Cafom, avait accordé la licence de la marque. Elle emploie 68 personnes et génère un chiffre d’affaires de 51,8 millions d’euros.
Une liquidation express
Le 15 décembre dernier, seulement dix jours après le placement en redressement judiciaire d’Habitat, les administrateurs judiciaires avaient annoncé en comité social et économique (CSE) qu’ils demanderaient sa liquidation, au vu de la situation « irrémédiablement compromise » de l’enseigne, notamment « en raison de l’absence de trésorerie et de l’impossibilité d’utiliser la marque ».
Jeudi 28 décembre, le tribunal a ainsi « prononcé la conversion de la procédure de redressement judiciaire en liquidation judiciaire sans maintien de l’activité de la société ». Le tribunal précise que « la société ne réalise plus de chiffre d’affaires, les magasins sont fermés » et « l’encours des clients non livrés qui ont payé un acompte est de 9 millions d’euros ».
Habitat était déjà en perte nette à sa mise en vente en 2019 par son propriétaire de l’époque, le distributeur Cafom. Ce dernier indique posséder encore « outre-mer, cinq magasins sous enseigne Habitat (…), dont l’activité perdure normalement ».
Une enseigne « jamais profitable en France »
Thierry Le Guénic, le repreneur d’Habitat en 2020, a admis auprès de l’AFP ne pas avoir « réussi à relever ce challenge, tout comme les précédents actionnaires ». Il concède que ses projets « n’ont pas pu être réalisés dans un contexte économique très défavorable (…), face à des résistances internes manifestes », malgré un investissement de plus de 12 millions d’euros dans le numérique et l’ouverture de points de vente. « Une autre phase s’ouvre, et nous sommes désormais engagés pour aider à trouver toute solution de reclassement de nos collaborateurs », ajoute l’homme d’affaires.
Crédit photo : Jean-Pierre Muller / AFP