Souvent opposés aux « compétences dures », autrement dit compétences techniques, les soft skills brillent enfin dans le monde du travail. Une tendance qui se retrouve également en franchise.
Jusqu’à présent c’était Michael qui brillait par sa maîtrise parfaite du suédois. Lydie qui nous filait des complexes avec ses compétences dignes d’un Bac + 7 en tableau Excel. Mais réjouissez-vous ; maintenant, c’est votre esprit créatif et votre qualité d’écoute qui sont valorisés. Bon point supplémentaire pour votre capacité à résoudre des problèmes complexes. On vous dit tout sur ces compétences douces ou soft skills que les entreprises, après les avoir boudées, s’arrachent désormais.
Les soft skills, bien les définir
Il était une fois, il y a très longtemps au XXe siècle, dans le royaume de l’entreprise, des managers et collaborateurs qui, dans leur métier, ne juraient que par les compétences techniques. Obtention de diplômes, maîtrise de logiciels, outils et interfaces spécifiques, connaissances des langues étaient ainsi synonymes de performance au travail. Ils se livraient à une course sans répit, car, à chaque changement, leur savoir était menacé de devenir obsolète.
Une histoire ancienne. Si les hard skills sont toujours indispensables à la bonne marche de l’entreprise, on reconnaît (enfin) les soft skills à leur juste valeur. Après le savoir (l’expertise), le savoir-faire (la pratique), c’est désormais le savoir-être, autrement dit les compétences comportementales, qui sont recherchées. Une manière d’être, une attitude, des valeurs. Aujourd’hui 62% des dirigeants et cadres sont en effet prêts à recruter un candidat principalement sur ce type de compétence (1). Les soft skills vous poussent à vous demander : au-delà de votre savoir, que vont apporter vos qualités à l’entreprise ?
Les soft skills les plus recherchées
À l’ère des nouvelles technologies, des métiers qui évoluent, se transforment, disparaissent, les soft skills rassurent. Elles sont nos repères, nos qualités intrinsèques et se développent avec l’expérience. Peu étonnant donc que 37% des professionnels RH (2) déclarent avoir identifié et reconnu les soft skills les plus importantes dans toutes leurs démarches RH. C’est là que nous anticipons la question qui vous brûle les lèvres (l’anticipation, jolie compétence douce soit dit au passage) : quelles sont ces habilités relationnelles que le monde du travail s’arrache ? Selon une étude LinkedIn datant de 2020 (3), sont dans le TOP 5 :
- la créativité, l’art d’innover
- la persuasion, la force de la conviction
- la collaboration, vive la communication, l’écoute et l’esprit d’équipe !
- l’adaptabilité, indispensable dans un monde en perpétuelle mutation
- l’intelligence émotionnelle, ou la (re)connaissance de soi et des autres
Comment valoriser vos soft skills ?
Mais comment faire savoir votre savoir-être ? Tout d’abord, de la même manière que les hard skills, en les ajoutant à votre CV ! Un réflexe de bon sens, pas encore totalement généralisé : actuellement, 42% des cadres les mentionnent sur le CV (4). Par la suite, en entretien d’embauche. En amont du rendez-vous, remémorez-vous vos expériences passées, la façon dont vous avez géré tel conflit ou situation inattendue.
N’hésitez-pas ensuite à les citer en exemples. Cela s’avérera doublement bénéfique. Pour votre recruteur qui vous cernera mieux. Mais pour vous également puisqu’il sera plus à-même de vous confier des tâches qui correspondent à vos habilités comportementales. Mettre en avant ses soft skills durant la phase de recrutement est d’autant plus fructueux quand on sait, qu’à compétences égales, ce sont les qualités et la motivation d’un candidat qui feront la différence face à un autre.
Comment développer les soft skills ?
Encore faut-il avoir identifié ses compétences douces. Si certains traits de personnalité sont innés, les soft skills, elles, se travaillent. Et c’est là l’autre bonne nouvelle de notre sujet ! Rien n’est figé, tout s’apprend. Dans un ouvrage justement constitué d’exercices pratiques pour développer son savoir-être (5), Marie-Josée Couchaere, consultante et directrice pédagogique de Centoridep, écrit : « C’est l’intelligence du « connais-toi toi-même » (…) Cette intelligence est mobilisée quand il s’agit de se fixer des objectifs de progrès, d’aller de l’avant et de faire le point, d’évaluer où on en est. »
En identifiant vos principales valeurs, et en entretenant votre curiosité, votre humilité, c’est tout un champ de méta-compétences, reliées les unes aux autres, que vous allez pouvoir explorer et développer. Pour conserver une certaine flexibilité et liberté d’esprit dans un monde de changement constant, se former tout le long de sa carrière est la clé.
Soft skills et franchise
Plus une entreprise grandit, plus les soft skills se révèlent primordiales. C’est donc tout à fait vrai avec les réseaux de franchise. Car comment coopérer, comment faire partie d’un ensemble et aller dans un même sens, sans ces fameuses compétences relationnelles ? Certaines d’entre elles sont plus que jamais utiles dans le monde de la franchise : adaptabilité, esprit d’équipe, autonomie, esprit entrepreneurial, sens de l’écoute ou encore, leadership.
Quant au marketing, gestion du stock, maîtrise des relevés des comptes et autres feuilles de calcul ? Essentiels, aussi. Et Alexandra Didry, docteure en psychologie, de conclure (6) : « Il ne convient pas d’opposer ces deux facettes de compétences, mais de les concilier de manière intelligente. (…) Nous pouvons considérer que les soft skills catalysent le développement des savoirs, eux-mêmes évolutifs. La question n’est donc plus « Soft ou hard skills ? » mais « Quel socle de compétences est pertinent dans mon contexte ? ». À vous de jouer.
(1) et (4) Etude de Michael Page et Cadremploi
(2) Etude Monster, novembre 2018
(3) Etude LinkedIn, 2020
(5) 70 exercices pour développer vos soft skills. Stimuler les intelligences nécessaires à la réussite, Marie-Josée Couchaère, ESF
(6) Activez vos soft skills: Du leadership à la collaboration : les 10 compétences essentielles pour réussir, Alexandra Didry, Editions Eyrolles