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Les soft skills en crise ?

Les soft skills en crise.

[Parole d’exper] “L’essentiel est invisible aux yeux.” Cette célèbre phrase du Petit Prince de Saint-Exupéry résonne avec une acuité particulière dans notre société. À l’heure où les écrans et les outils numériques dominent nos interactions, ces compétences humaines, dites soft skills, deviennent pourtant de plus en plus indispensables.


Empathie, écoute, créativité, gestion du stress : ces qualités souvent invisibles façonnent nos vies professionnelles et personnelles. Mais aujourd’hui, elles sont en crise, et leur négligence pourrait avoir des conséquences profondes, tant pour les individus que pour les organisations.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le regard du Petit Prince n’est pas celui d’un enfant naïf, mais celui d’une lucidité pleine de profondeur. Ce regard, dépouillé des artifices de ce monde, capte l’essence même des relations humaines et des qualités essentielles qui les sous-tendent.

C’est précisément cette lucidité et cette pertinence qui doivent inspirer le leader de demain. Comprendre que les soft skills ne sont pas un “plus” optionnel, mais bien le socle d’une organisation performante, est désormais essentiel. Le leader ne peut plus se contenter de piloter à l’aide d’indicateurs financiers ou de critères strictement techniques. Sa compétence sera de plus en plus reconnue dans sa capacité à mettre les soft skills au cœur de son organisation, à comprendre leur importance et à en faire un levier stratégique.

En intégrant des qualités comme l’écoute active, l’intelligence émotionnelle et la capacité à fédérer les équipes autour d’un projet porteur de sens, le dirigeant ne se contente pas de stabiliser les résultats : il assure une rentabilité durable, qui motive et fédère. Ce positionnement permet de construire des équipes engagées, de réduire les conflits et de transformer les défis en opportunités.

Pourquoi parle-t-on aujourd’hui de crise des soft skills ? Cette problématique trouve son origine dans plusieurs facteurs convergents. La transformation numérique, d’une part, a bouleversé les modes de communication et privilégié des interactions rapides, souvent au détriment de l’empathie et de la profondeur relationnelle. Les environnements de travail, d’autre part, valorisent encore majoritairement les compétences techniques et les résultats mesurables, reléguant les qualités humaines au second plan. Enfin, les bouleversements sociétaux, comme la montée du télétravail et l’accélération des rythmes professionnels, ont accentué l’isolement et réduit les opportunités d’échanges authentiques.

Cette crise n’est pas sans enjeux. À l’échelle individuelle, elle touche directement le bien-être et l’épanouissement des personnes. À l’échelle organisationnelle, elle impacte la cohésion des équipes, la créativité collective et, in fine, la performance durable des entreprises. Dans un monde de plus en plus imprévisible, ignorer ces compétences pourrait fragiliser les organisations et creuser un fossé entre technologie et humanité.

Les soft skills jouent un rôle clé dans notre capacité à travailler en équipe, à innover et à surmonter les défis. Pourtant, elles sont régulièrement éclipsées par les compétences techniques. Comme évoqué ci-dessus, le télétravail, l’intensification des rythmes professionnels et la digitalisation des échanges ont renforcé cette tendance. Les réunions Zoom remplacent maintenant les discussions en salle ; les emails prennent le pas sur les conversations en face-à-face.

Un leader clairvoyant saura identifier ces manques et proposer des solutions pour rétablir une dynamique humaine dans son organisation. Il devient alors l’artisan d’une transformation où la performance repose autant sur des résultats mesurables que sur la qualité des relations humaines.

Négliger les soft skills peut avoir des effets dévastateurs, non seulement sur la performance des organisations, mais aussi sur le bien-être des équipes. Sans empathie, les conflits se multiplient. Sans communication efficace, les malentendus s’enracinent. Sans créativité, les solutions aux problèmes se raréfient.

Mais les conséquences ne s’arrêtent pas là. Une vie trop centrée sur les interactions numériques, dépourvue de véritables connexions humaines, est également source de mal-être. En France, près de 42 % des salariés se disent isolés émotionnellement lorsqu’ils travaillent majoritairement à distance (source : étude Malakoff Humanis, 2023). Ce désinvestissement dans les relations humaines peut entraîner une perte de sens au travail et favoriser des troubles psychologiques, comme l’anxiété ou la dépression.

Nous ne sommes pas faits pour vivre derrière des écrans. Le cerveau humain se nourrit des interactions sociales profondes, de la chaleur d’un sourire, d’une poignée de main sincère. Sans cela, les individus peuvent glisser dans une routine déshumanisée, dépressogène.

Face à cette crise des soft skills, des études montrent qu’un autre chemin est possible.

Le rapport State of Remote Work 2023 met notamment en avant les défis majeurs du télétravail, tels que la solitude, le sentiment d’isolement, et la difficulté à se déconnecter. Près d’un quart des travailleurs à distance ressentent un manque de connexion sociale, un problème exacerbé par l’absence d’interactions spontanées au bureau. Face à cela, l’étude montre que les entreprises parviennent à renforcer le bien-être de leurs collaborateurs en créant des moments d’échange informels, en encourageant une communication authentique et en intégrant des initiatives favorisant le soutien émotionnel pour renforcer la cohésion des équipes.

Un leader visionnaire devra s’emparer de ces problématiques et en faire une priorité. Miser sur les soft skills dans une organisation, c’est non seulement recréer des liens humains forts, mais aussi bâtir une culture d’entreprise capable de résister aux crises.

Pour inverser cette tendance, plusieurs pistes sont à explorer :

  • Revenir à des interactions authentiques : Multiplier les moments de rencontres en présentiel pour recréer des liens humains.
  • Investir dans des formations : Sensibiliser employés et étudiants à l’importance de compétences comme l’écoute active, la gestion des conflits ou l’intelligence émotionnelle.
  • Intégrer les soft skills dans l’éducation : Faire de l’empathie et de la créativité des priorités dès le plus jeune âge, au même titre que les mathématiques ou la lecture.

Dans un monde de plus en plus tourné vers le numérique, redonner toute leur place aux soft skills est une urgence. Comme le disait Saint-Exupéry, l’essentiel est invisible aux yeux. Ce sont ces compétences invisibles qui nous permettent de construire des relations solides, de surmonter les crises et de donner un sens à nos vies. Un leader conscient de cette réalité saura non seulement insuffler de la profondeur aux relations humaines, mais également garantir une rentabilité stable, performante et fédératrice pour ses équipes et son organisation.

Plus que jamais, il est temps de réinvestir dans l’humain et de cultiver ces qualités qui, bien qu’intangibles, sont le socle de notre épanouissement personnel et collectif.


(vérifié par notre rédaction)

Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : Les soft skills en crise ?

Importance des soft skills : Les compétences humaines telles que l’empathie, l’écoute et la créativité sont cruciales pour la réussite personnelle et organisationnelle. Elles sont essentielles pour créer une organisation performante et durable.

Crise exacerbée par le numérique : La digitalisation et le télétravail ont réduit les interactions authentiques, amplifiant l’isolement et reléguant les soft skills au second plan, impactant le bien-être et la cohésion des équipes.

Conséquences du manque de soft skills : Négliger ces compétences conduit à des conflits accrus, une communication inefficace et un bien-être diminué. Près de 42 % des travailleurs se sentent isolés, augmentant le risque de troubles psychologiques.

Stratégies pour revitaliser les relations humaines : Encourager des échanges authentiques, investir dans des formations pour développer les soft skills et intégrer ces compétences dans le système éducatif sont des actions pour renforcer les liens humains.

Réinvestir dans l’humain : Pour construire des relations solides et résilientes, les leaders doivent prioriser les soft skills, assurant ainsi une rentabilité et une performance organisationnelle durable, tout en enrichissant les relations sociales.

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