Vous est-il déjà arrivé de vous dire que certaines choses ne se passaient pas du tout de la manière souhaitée ? Un coup de malchance ? Et si c’était en fait la loi de Murphy qui s’abattait sur votre journée ?
« Tout ce qui est susceptible de mal tourner, tournera mal. » La loi de Murphy est devenue aujourd’hui un dicton de la vie courante. Quelles sont les origines de cette expression entrée dans les mœurs et quels conseils en tirer dans le contexte professionnel ?
Tout commence par une expérimentation ratée
L’origine de la loi de Murphy provient de l’ingénieur aérospatial américain de l’US Air Force : Edward Murphy. En tant qu’ingénieur, il réalise de nombreuses expériences, dont l’une d’entre elles se déroule en 1947. Son objectif ? Mesurer la tolérance des humains à une forte décélération. Le test se présente sous la forme d’une simulation de crash aérien et utilise un chariot propulsé par une fusée, tout cela monté sur des rails. Une série de freins hydrauliques est placée en fin de parcours. Pour collecter les données sur la décélération subie, l’ingénieur souhaite fixer des objets sur les harnais reliés au cobaye. Une mission confiée à l’assistant d’Edward Murphy… qui installent, malheureusement, les capteurs à l’envers.
Frustré par l’échec des résultats, Murphy fait alors une déclaration : « Si ce gars a la moindre possibilité de faire une erreur, il le fera ! » Les ingénieurs témoins de l’échange appelleront ce qu’ils viennent d’entendre « La loi de Murphy ». À l’époque, elle est interprétée de deux manières différentes. Les ingénieurs comprennent que « si une chose a une chance de mal tourner, alors elle tournera forcément mal. » Tandis que le fils de Murphy explique que son père souhaitait en réalité exprimer que « s’il y a plusieurs façons de faire une chose et que l’une d’entre elles mène à un désastre, alors il y aura toujours quelqu’un pour le faire de cette façon. »
La loi des séries ou de « l’emmerdement maximum »
Au fil du temps, cette phrase s’est transformée pour devenir celle que l’on connaît : « S’il existe au moins deux façons de faire quelque chose et qu’au moins l’une de ces façons peut entraîner un désastre, il se trouvera forcément quelqu’un, quelque part, pour emprunter cette voie. » La loi de Murphy est aujourd’hui souvent évoquée dans la vie courante : votre voiture ne démarre pas le jour où vous devez rencontrez un investisseur, une machine de production tombe en panne, tous les feux passent au rouge alors que vous êtes pressé, etc… La loi de Murphy se rapproche alors de la loi des séries qui affirme « qu’aucun malheur n’arrive jamais seul », aussi appelée, dans le langage courant : « loi de l’emmerdement maximum ».
On comprend donc qu’il existe trois façons de comprendre la loi de Murphy :
- « Si ça peut tourner mal, ça tournera mal. »
- « Si cela ne peut pas mal tourner, cela tournera quand même mal. »
- « La vie arrive. »
Quels sont alors les effets positifs et négatifs à retenir de la loi de Murphy ?
Prévenir les désastres
La loi de Murphy est considérée par certains comme une façon de prévenir les catastrophes. Car, si l’imprévu est inévitable, alors il est toujours possible de l’anticiper, non ? Elle incite donc à toujours prévoir un plan B afin de rester constamment réactif et flexible. Par exemple : enregistrer vos données sur un disque dur sans attendre un crash informatique, prévoir un rendez-vous avec une marge pour être sûr d’arriver à l’heure…
Lorsque la malchance vous tombe dessus, ce célèbre dicton est aussi un rappel de prendre la vie avec philosophie. Il permet de relativiser malgré les petites catastrophes de votre quotidien bien organisé. Il faut accepter d’avoir fait une erreur et repartir de zéro plutôt que de perdre son temps. Il aide à rester positif, et c’est bien connu, le positif attire le positif, c’est ce que l’on appelle cette fois la loi de l’attraction.
En management, cela correspond au principe d’acceptation de l’erreur : le « fail management ». Cette interprétation permet aux entreprises d’anticiper les événements susceptibles de se produire et de mettre en place des solutions de prévention. Les risques d’accidents dans le monde de l’entreprise, tout comme dans d’autres moments de la vie, sont réduits grâce à la loi de Murphy.
Exemple des effets négatifs
Si l’on considère la loi de Murphy du mauvais côté, comme une loi irréfutable, alors on peut avoir tendance à imaginer que les échecs futurs sont déjà programmés. Une forme de défaitisme qui risque de vous amener à penser qu’il existe une plus grande possibilité de faire mal quelque chose, voire qu’il est impossible de réussir.
Cette réflexion peut conduire à une vision pessimiste des actions réalisées dans le monde du travail, par exemple. Le danger est de se focaliser alors sur la seule possibilité négative d’une action et de rester dans une position passive. Vous abandonnez alors la tâche qui aurait pu être réussie ; vous n’essayez pas de faire avancer les choses ; et vous vous accommodez de la situation. Dans l’entrepreneuriat ou en management, cet état d’esprit peut empêcher votre projet ou vos équipes d’avancer.
Ce qu’il faut retenir de la théorie de Murphy
Le dicton interprété de manière positive permet ainsi d’adopter une posture plutôt optimiste. Anticipez, et attirez dans un même temps, des résultats positifs. Si rien ne se passe exactement comme nous le souhaitons, les échecs deviennent alors des leçons et surtout, ils sont anticipés et provoquent moins de stress et de perte de temps. Il est certain que des éléments perturbateurs viendront ralentir, voire totalement modifier la réalisation de votre projet. Les obstacles peuvent arriver même lorsque cela ne vous touche pas directement, ce n’est pas forcément un coup de votre malchance. Elle invite à adopter une position plus réaliste face aux faits inévitables.
Notre résumé en 5 points clés par L’Express Connect IA
(vérifié par notre rédaction)
Voici en cinq points clés de l’article sur le sujet : Anticiper les risques grâce à la loi de Murphy.
Origine de la loi de Murphy : La fameuse phrase formulée par l’ingénieur Edward Murphy, affirme que « tout ce qui est susceptible de mal tourner, tournera mal ». Elle est née d’une expérience ratée en 1947, illustrant les erreurs humaines et leur impact sur les résultats.
Les trois lois de Murphy : Ces principes incluent : 1) « Si ça peut tourner, ça tournera mal », 2) « Si cela ne peut pas mal tourner, cela tournera quand même mal », et 3) « La vie arrive ». Ces lois soulignent la tendance des événements à se dérégler en raison de multiples facteurs.
Effets positifs de la loi : La loi de Murphy incite à anticiper les imprévus et à créer des plans B, favorisant une approche proactive. Elle enseigne à relativiser les dommages du quotidien et la probabilité qu’ils arrivent. Elle amène les salariés à apprendre de leurs erreurs, renforçant ainsi la résilience professionnelle par exemple.
Risques de la vision pessimiste : Une interprétation rigide du mauvais côté de la loi peut conduire à une attitude défaitiste, limitant l’initiative et l’innovation. Une focalisation sur les échecs potentiels, le mauvais côté, peut décourager les salariés et pire, restreindre leurs actions, entraînant ainsi une perte de motivation.
L’importance du recul et de l’équilibre : Adopter une vision équilibrée, qui reconnaît les risques tout en valorisant les succès, permet par exemple de réduire le stress et d’améliorer la productivité. La loi de Murphy devient alors un objet d’enseignement à propos de l’importance de l’anticipation et de l’optimisme dans le travail quotidien.
