Dans ce nouvel épisode du podcast En toute franchise, l’Express a reçu Grégory Bonhomme et Benoît Magan, fondateurs du réseau de franchise La Compagnie des Déboucheurs.
En 2015, Grégory et Benoît sont partis d’un constat simple : 60% des Français ont été confrontés un jour à un problème d’évacuation. À l’instar de Carglass, avec la réparation de vitrage, ils souhaitent transformer le simple débouchage de canalisation en un véritable métier d’excellence. En 2018, l’enseigne évolue vers un modèle de franchise et connaît depuis une expansion exceptionnelle avec 92 agences ouvertes fin 2023. Aujourd’hui, ils ont réussi à imposer leur modèle sur un marché très atomisé et ne souhaitent pas s’arrêter là.
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Comment vous connaissez-vous et comment vous est venue l’idée de créer votre enseigne ?
Benoît Magan : On est deux amis d’enfance, on a fait les 400 coups ensemble. Et puis on s’est dit : « Et si on faisait les 400 coups dans l’entrepreneuriat ? ». Je suis issu de la franchise, j’étais multi franchisé AlloPneus. J’ai un parcours un peu autodidacte. Je me suis mis à mon compte à 23 ans et j’ai basculé dans la franchise, j’ai été vraiment piqué par le concept.
Grégory Bonhomme : Issu du secteur des travaux publics, j’étais à un tournant de ma vie professionnelle. En 2014, nous avons subi la crise économique de plein fouet. C’est alors que j’ai demandé une rupture conventionnelle et je suis parti rejoindre Benoît à l’atelier.
Comment transformez-vous l’opportunité en idée et en réalisation ?
B.M : On se rend compte que lorsque le client a une canalisation ou un WC bouché, il ne sait pas à quelle sauce il va se faire manger. À partir de ce moment-là, il y a besoin auquel on apporte une réponse avec une stratégie économique différente. On va notamment apporter de la transparence. D’autre part, on n’a pas de frais de déplacement, ni de majoration les soirs et le week-end. On va aussi jouer sur le digital grâce à nos techniciens du marketing et de la communication. On va se mettre au goût du jour sur un domaine d’activité qui était, sans critiquer personne, un peu « sclérosé ». Finalement, ce qui est intéressant, est que l’on a créé un nouveau métier.
Pour comparer, Carglass s’était positionné il y a une trentaine d’années entre les carrossiers et les mécaniciens sur le pare-brise, ils ont fait du vitrage un métier. Et nous, finalement, on se positionne sur le débouchage, entre le plombier et l’assainisseur. On propose une spécialité dans le débouchage avec un concept vraiment tourné autour de ce métier, ce qui fait qu’économiquement, on est optimale : on a des petits véhicules avec une seule personne à l’intérieur, on est réactifs, on a de nombreux services et pas besoin de locaux.
Pouvez-vous nous donner des exemples de reconversion chez vos franchisés ?
G.B : On avait un ancien steward d’Air France, une directrice des soins en clinique, un marin pêcheur, des anciens militaires… On rencontre vraiment tout type de reconversion et on ne compte parmi nos franchisés que deux profils issus de l’assainissement. On a aussi un ancien banquier d’affaires haut placé qui est venu chez nous pendant la période du Covid durant laquelle il signait des PGE. Il nous a dit : « Je respectais les ordres de ma hiérarchie en signant des PGE à des entreprises, sachant pertinemment que c’était une perfusion pour les maintenir en vie et qu’ils allaient mourir plus tard. Je n’y croyais plus du tout. J’ai envie de retrouver du sens à ma profession, d’être maître de mes propres choix. ». Voilà ce que cherchent les franchisés en général, une quête de sens. Notre métier peut paraître ingrat si l’on s’arrête sur l’idée que l’on passe notre temps avec les mains dans la merde. En réalité, on ne fait pas que ça et même très peu. C’est au contraire un métier très gratifiant. On éprouve plus de gratitude que les pompiers ou que les médecins, pour vous dire, on a encore des pourboires.
Qu’est-ce que vous recommanderiez à un jeune de 25-30 ans qui a envie d’entreprendre mais qui n’a pas l’idée du siècle ?
G.B : D’un point de vue purement personnel, je pense qu’il suffit de croire en soi, en ses rêves et s’en donner les moyens. Aujourd’hui, je pense que si on fait les choses bien, ça fonctionne, quelle que soit la profession. Il y a de la place pour tout le monde. Il ne faut pas avoir les yeux plus gros que le ventre, il faut surtout travailler. Nous, on n’y connaissait rien au départ. On a beaucoup fonctionné à l’instinct, on s’est beaucoup entraidé. Benoît m’a appris à devenir entrepreneur et je lui ai appris à déboucher des canalisations. La franchise est un facilitateur et elle aide à devenir entrepreneur plus facilement. Mais une personne vraiment promotrice qui veut y arriver, le fera avec ou sans franchise. On est là pour essayer de faire des entrepreneurs.
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