« Nous, les femmes, pressentons le destin qui nous attend »

1 septembre 2023
Categories : Portrait de Valéria Paul, fondatrice de l'enseigne éponyme.
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Derrière chaque enseigne franchisée, il y a des femmes et des hommes passionnés, aux histoires et aux destins singuliers. À l’image de Valéria Paul, à la tête de l’institut éponyme dédié aux nouvelles techniques de maquillage semi-permanent. Elle retrace son parcours ; une vraie source d’inspiration. 


Valéria Paul : Je suis née il y a 40 ans, dans une petite ville au nord de la Moldavie, d’Union Soviétique. J’ai grandi dans une famille stable, entourée de mes parents, tous deux ingénieurs, et de mon petit frère. À une époque, mes parents, ne trouvant plus de travail, ont été obligés de tenir un stand au marché. À partir de 15 ans, tous les dimanches, mon frère et moi les aidions à vendre des produits.

Nous devions aussi aider mes grands-parents à cultiver et à vendre des fruits et légumes, en travaillant de 7h du matin jusqu’au coucher du soleil. Sur le moment, je détestais cela et j’avais honte vis-à-vis de mes amies ! Mais ces expériences m’ont appris très jeune le sens du commerce.

Depuis toujours je voulais m’échapper de la ville et du pays. Je pense que nous, les femmes, pressentons le destin qui nous attend. Je savais que je vivrai en France. Mon père m’encourageait en me disant qu’autre chose m’attendait ailleurs et que la Moldavie ne changerait pas, même dans 20 ans. Il a avait raison. C’est un pays qui stagne, toujours sous l’emprise russe.

Valéria Paul : J’avais une tante qui avait migré ici. Elle revenait très rarement et quand elle arrivait, je la voyais comme une star ! Elle sentait bon, elle était très jolie… Elle véhiculait à mes yeux un « rêve français ».

Une autre personne a joué un rôle crucial durant mon enfance : ma professeure de français. Elle a su nous transmettre ses connaissances et son amour de la France sans même avoir eu l’opportunité de visiter le pays. Il y a quelques années, je lui ai offert le billet pour qu’elle puisse venir et je l’ai accueillie chez moi : ça a été un moment incroyable, très émouvant pour toutes les deux. 

Comment avez-vous fait de votre rêve une réalité ? 

Valéria Paul : Je suis allée vivre chez ma tante à Miramas en 2003. Mais cela n’a pas été une expérience à la hauteur de mes attentes : l’endroit était désert, minuscule et j’avais un seul cours de langue par semaine pour améliorer mon français.

Avec seulement 200 euros en poche, j’ai finalement rejoint Paris, pour devenir jeune fille au pair. Je me suis aussi inscrite à la Sorbonne, mais j’avais besoin de travailler et de gagner rapidement ma vie.

Alors, après un an, je me suis dirigée vers une formation en esthétisme, un domaine qui me plaisait beaucoup. J’ai eu la chance d’intégrer Françoise Morice, la plus ancienne et réputée école d’esthétisme. Associée à ma connaissance des langues – je parle couramment le russe et le roumain – cette formation m’a permis de travailler immédiatement dans des instituts et spas parisiens luxueux, plébiscités par des stars. J’ai également été animatrice réseau pour des marques parapharmaceutiques et pharmaceutiques.

Au bout de 10 ans, j’avais fait le tour des différents métiers du secteur de l’esthétisme. Le maquillage permanent m’attirait et j’avais constaté qu’en France il n’est pas aussi qualitatif que dans les pays de l’est. Je me suis donc formée auprès de médecins en Russie dans un premier temps, puis en Ukraine pour me perfectionner, avec la volonté de créer le premier centre de maquillage permanent à Aix-en-Provence, où nous nous étions installés entre-temps, mon mari et moi, avec notre premier enfant.

Comment s’est déroulé le lancement de votre entreprise, le Studio Valéria Paul ?

Valéria Paul : Cela n’a pas été facile, mais quand on s’engage, on n’a plus le choix : on fonce. Malgré un apport suffisant, j’ai essuyé huit refus des banques pour le financement du local. J’ai fini par obtenir un prêt puis des aides de la région.

Le 22 avril 2016, nous avons ouvert notre premier institut. J’ai été beaucoup soutenue et conseillée par mon cousin et associé. Diplômé de l’École supérieure des sciences économiques et commerciales (ESSEC), il s’est spécialisé dans le marketing web. On forme un super duo.

En quoi diriez-vous que vous formez un super duo ? 

Valéria Paul : Dès le début, c’est grâce à lui que nous sommes allés vers quelque chose de grand et avons pensé le concept comme duplicable. Notre centre aixois était en quelque sorte notre laboratoire. Nous avons ouvert notre première franchise à Nice.

Aujourd’hui, nous comptons 17 centres au sein de notre réseau. Notre objectif est de devenir le leader du maquillage permanent en alliant la technicité de l’Europe de l’est au raffinement à la française. Par exemple, nous sommes les premiers à avoir proposé une technique adaptée aux peaux noires et un travail sur les lèvres tachées.

Qu’il s’agisse d’un futur employé ou d’un franchisé, nous prenons le temps du recrutement afin de préserver un service de qualité. C’est d’ailleurs dans cette optique que nous avons créé notre propre centre de formation, garant de notre savoir-faire.

Écrit par Vanina Denizot

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