Les Français et la création d’entreprise : une love story loin d’être artificielle

1 mai 2024
Categories : serrage de main
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L’entrepreneuriat séduit toujours autant les Français. 13,5 millions d’entre eux aimeraient d’ailleurs sauter le pas. Mais comment et avec qui ? Seront-ils prêts à intégrer les enjeux liés à l’explosion de l’intelligence artificielle ? La réponse avec les résultats de l’enquête menée par Opinion Way à l’occasion du dernier salon Go Entrepreneurs.


Plus que jamais, les Français se rêvent entrepreneurs. D’après le dernier sondage réalisé par Opinion Way pour CCI France et le Medef et publié début avril, 25 % d’entre eux envisagent de se lancer, soit un vivier de + 13,5 millions de futurs entrepreneurs. Mieux encore : 53 % (soit 7 millions de personnes) se disent prêt à le faire d’ici deux ans. « Ce dernier chiffre montre qu’au-delà de l’envie de créer, qui n’est pas nouvelle, il y a aujourd’hui une vraie volonté de passer à l’acte. Les intentions se précisent, elles sont devenues plus court-termistes » analyse Alain Di Crescenzo, président de CCI France.

43 % des aspirants créateurs envisagent d’entreprendre seuls tandis que 46 % se lanceraient avec un proche du cercle privé. Les 18/34 ans, pour qui l’entrepreneuriat est totalement banalisé, restent les plus motivés à l’idée d’entreprendre (49 %). « Ils cherchent du sens, de l’indépendance et veulent être maîtres de leur destin. On retrouve cette motivation chez les plus de 50 ans qui, à l’occasion d’un changement vie (ndlr : départ des enfants, licenciements, déménagement…), franchissent le pas de la création d’entreprise » poursuit Alain Di Crescenzo.

Si la création d’entreprise est spontanément citée par les sondés, la reprise fait pour la première fois une entrée remarquée dans les intentions entrepreneuriales. 33 % des Français seraient intéressés par l’idée de reprendre une entreprise et 16 % auraient même repéré une structure à céder. « C’est une bonne nouvelle car il y a un nombre élevé d’entreprises à reprendre. En 2023, 17 000 sociétés n’ont pas trouvé de repreneurs et ont disparu. Il faut inverser cette tendance et faciliter la reprise d’entreprise » constate Alain Di Crescenzo. Cet intérêt pour la reprise est motivé par les répondants. 52 % citent la simplicité (activité existante, équipe en place) et 44 % la sécurité. Pour les plus visionnaires (56 %), la reprise permettrait surtout de moderniser l’entreprise avec des process RH adaptés (semaine de 4 jours) et davantage de technologies.

L’étude d’Opinion Way s’est justement penchée sur les nouveaux outils qui viendront révolutionner l’entrepreneuriat du futur. L’intelligence artificielle (IA) figure ainsi pour 54 % des sondés en première place des innovations désormais incontournables. 77 % sont convaincus que l’explosion de l’IA va faire apparaître une nouvelle génération d’entrepreneurs. Parmi les usages les plus cités : le traitement des données (51 %), l’automatisation des process comme la réalisation de devis ou de factures (50 %) et la génération de textes et de contenus (39 % et 37 %). Bien que certains voient dans l’IA une menace, ils seraient 40 % à souhaiter y recourir pour leur processus de recrutement et 36 % pour leur stratégie de communication. « Il faut sortir de cette vision destructrice, elle n’est plus adaptée. L’IA est et sera incontournable dans les années à venir. Selon moi, elle peut permettre à une entreprise de gagner 10 % de chiffre d’affaires et in fine de créer des emplois » anticipe Alain Di Crescenzo.

Seulement voilà, si le sujet de l’IA stimule la vision prospective des dirigeants et des futurs entrepreneurs, la France n’a rien d’une championne dans ce domaine. 53 % des sondés reconnaissent être en retard quant à l’intégration de cette technologie dans leur stratégie et leur process. Le constat est encore plus frappant pour les chefs d’entreprises de 10 à 49 salariés (62 %). « Si on ne prend pas le train maintenant, nous resterons à l’écart des autres économies mondiales. Il faut communiquer sur le sujet, rassurer, mettre en place des outils simples qui font la preuve de l’efficacité de l’IA. Les dirigeants n’ont aucun intérêt à trainer sur ce sujet » fustige Alain Di Crescenzo, néanmoins rassuré à l’idée que les chefs d’entreprise ont enfin pris conscience de leur retard en matière d’utilisation de l’IA.

Écrit par Valérie Froger

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