Référencer sa franchise

La France moche : d’une réalité à un coup politique ?

4 Min. de lecture
Un acteur du commerce parle de la France moche.

[Tribune] La critique de la France Moche est revenue ces derniers temps au cœur des discours de différents ministres et d’acteurs du commerce.

Recouvre-t-elle une nouvelle approche du développement des territoires ou plutôt un coup de publicité politique visant une partie des acteurs locaux pour mieux flatter certaines franges de l’électorat ? 

Cette critique de la France Moche n’est pas une nouveauté. Elle peut se caractériser en deux tendances. La première est liée à la protection des paysages et rejette les débordements publicitaires que l’on peut observer aux entrées de nombreuses villes. Les prix de la France Moche en montrent chaque année quelques exemples représentatifs. Ces pratiques sont pourtant réglementées depuis longtemps. Le Code de l’Environnement précise que : « la publicité peut […] être autorisée par le règlement local de publicité … dans le respect de la qualité de vie et du paysage ». Pour quelle application réelle ? 

La deuxième de ces tendances historiques concerne les logiques d’urbanisation de ces dernières décennies. L’« idée bizarre d’installer en plein champ de drôle[s] de magasin[s] en parpaing et en tôle … [où] les hangars poussent un par un », pour reprendre un article de Télérama en 2010, a abouti à des entrées de ville où les magasins s’entassent de façon anarchique et peu accueillante. Il ne faut pas croire que ce « chaos sort[e] de terre tout seul », pour l’architecte urbaniste David Mangin, dès 2003, mais plutôt l’analyser comme la résultante « de rapports de forces politiques, de visions idéologiques, de cultures techniques ». 

Au cœur de ces critiques apparaît ainsi un rejet d’un mode de vie basée sur la consommation voire une franche opposition au modèle capitaliste. « Moche » renvoie à ses synonymes : un mode de vie mauvais et un modèle économique malhonnête, donc des bâtiments moches ! 

Aujourd’hui les entrées de villes sont avant tout associées à leur coût environnemental. Ces boîtes de parpaings et de tôles » ont toujours été des passoires thermiques qui répondent mal à des extrêmes climatiques croissants. Les coûts de travaux ou d’assurance des sinistres ne sont plus compatibles aujourd’hui avec les réalités des performances économiques des points de vente. L’accroissement récent des coûts de l’énergie, la montée des prix et surtout la mise en place du Décret de Rénovation Tertiaire obligent à passer des discours aux actes. Parallèlement, le principe d’artificialisation des sols et l’aberration de l’organisation des parkings sont aujourd’hui mis en avant. Alors que ceux-ci, dans les centres-villes, sont mutualisés entre les différentes fonctions de la ville et fonctionnent sur des plages horaires très élargies, il n’en va pas de même dans les zones commerciales. 

Ces constats se sont peu à peu imposés dans un long cheminement de pensée, trouvant son origine dans la définition du Développement Durable en 1987. Depuis cette date, l’Agenda 21 comme la Charte d’Urbanisme d’Aalborg ont abouti à une bascule du droit de l’urbanisme à celui de l’environnement, marquée en France par la succession des lois ELAN, AGEC, Climat et Résilience et 3DS. 

On peut ne pas être d’accord avec les visions pessimistes du climat, mais les nécessités économiques et sociales nous obligent à repenser nos entrées de ville et l’ensemble de nos espaces commerciaux. Une large diversité d’acteurs, publics comme privés, est désormais convaincue que ces zones doivent être réaménagées et mises en correspondance aux réalités. À l’une des extrémités de la chaîne de valeur, les investisseurs sont sensibles à leurs performances extra-financières. À l’autre extrémité, les consommateurs développent de nouvelles pratiques de consommation. 

Ces enjeux sont par eux-mêmes garants d’une économie plus efficace, limitant externalités négatives et gaspillages. Pour le dire autrement, ces enjeux sont porteurs d’avenir. Alors pourquoi y associer cette notion de France Moche ? Pourquoi développer une « culture de l’effacement » de cinquante ans d’urbanisation ? Pourquoi vouloir culpabiliser ceux qui ont participés à celle-ci ? À bien l’entendre derrière ce terme de France Moche, ne semble-t-il pas poindre en écho celui de la « France Rance » ? Les zones ciblées sont en effet le plus souvent les villes moyennes, celles que l’on oppose désormais aux banlieues, celles que l’on juge réactionnaires. Rappelons que c’est aussi la France des ronds-points et des Gilets Jaunes, ceux qui veulent encore consommer.    

À un moment où tout le monde devrait s’engager sans arrière-pensée, mieux vaudrait peut-être éviter les conflits inutiles. 

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