Développée en franchise, l’enseigne Daniel Moquet, qui s’apprête à souffler ses 20 bougies en 2024, est ce que l’on appelle un réseau mâture.
Fort de 254 agences Daniel Moquet signe vos allées, de 80 agences Daniel Moquet signe vos clôtures et de 40 agences Daniel Moquet signe vos jardins, l’enseigne n’entend pourtant pas en rester là. Entretien avec Pauline Moquet, l’une des filles du fondateur et aujourd’hui directrice générale du réseau spécialiste des aménagements extérieurs.
Comment faites-vous progresser votre enseigne déjà très bien implantée dans l’Hexagone ?
Pauline Moquet : Nous sommes évidemment toujours en croissance. Sur les allées, nous sommes presque à saturation. Il reste une dizaine de secteurs à pourvoir, notamment dans des régions où les gens n’ont pas nécessairement envie de déménager. Pour satisfaire nos franchisés, nous leur proposons de découper leur secteur pour ouvrir un second site avec du potentiel. Dans ce cas, ils ne paient pas de nouveaux droits d’entrée mais juste des royalties. Nous faisons un avenant à leur contrat de franchise.
Qu’en est-il de vos marques « jardins » et « clôtures » ?
Pauline Moquet : Sur ces marques, il y a encore plein d’opportunités et nos franchisés « allées » sont prioritaires pour se lancer dans leur secteur. Pour l’heure, ils veulent tous y aller. Pour cela, ils créent une société différente pour se lancer dans une ville à proximité. Quand cela est possible, ils mutualisent leurs dépôts. Dans cette configuration, ils mettent un responsable d’agence sur le nouveau site et lui revendent une partie des parts de la société au bout de 3 ans. Cela nous permet de faire grandir notre réseau de franchisés. C’est une forme d’accession à l’entrepreneuriat. On a testé ce modèle et cela fonctionne. Ainsi, nous avons une pyramide des âges relativement jeune au sein du réseau Daniel Moquet.
Justement, pouvez-vous nous en dire plus sur la pyramide des âges au sein de votre enseigne ?
Pauline Moquet : Une quarantaine de nos franchisés ont démarré avec nous à 21 ans par le biais de l’accession à la franchise. 20 ans plus tard, ils sont donc dans la quarantaine. Nous enregistrons 100% de renouvellement des contrats de franchise au bout de 7 ans. Pour encourager les jeunes à nous rejoindre, on promeut l’accession à la franchise via nos franchisés. Ces derniers investissent dans un nouveau projet en y associant un jeune à qui ils revendent la société 3 ans plus tard. Pour les franchisés en place, c’est un excellent placement. Pour les jeunes, cela facilite l’accès à l’entrepreneuriat. Et pour nous, tête de réseau, cela nous permet de développer notre maillage territorial. Un dispositif gagnant-gagnant pour toutes les parties prenantes.
Vos franchisés ont-ils du mal à recruter ?
Pauline Moquet : Comme partout, les embauches ne sont pas faciles. Depuis trois ans, on les aide donc en déployant notre marque employeur. Deux fois par an, nous menons des campagnes de communication de recrutement. Nous les aidons aussi à fidéliser leurs équipes. Pour que les collaborateurs restent, ils doivent se sentir bien au quotidien. Pour cela, nous encourageons nos franchisés à leur verser de l’intéressement, à avoir une politique salariale dynamique et à veiller à une bonne qualité de vie au travail. Nous faisons des métiers difficiles physiquement mais aussi avec beaucoup de créations. Sur un chantier, il y a toujours un avant et un après. Leur satisfaction est énorme. Nous avons créé un groupe Facebook pour justement montrer ces réalisations et que chacun puisse se féliciter.
Comment un réseau mâture comme le vôtre peut-il encore se renouveler ?
Pauline Moquet : Nous sommes en veille permanente sur la recherche et l’innovation, tant sur les produits que sur les process et les services. Avec nos franchisés, nous animons des commissions produits et communication. Quand on a une bonne idée, un groupe de testeurs est mis en place. En fonction des retours, on décide de déployer la nouveauté ou pas. Par exemple : lors d’une réunion, nous avons évoqué l’idée de lancer la prise de rendez-vous en ligne pour nos clients. Un peu comme sur Doctolib. Après un test, ce service a été généralisé dans le réseau.
Parmi vos dernières innovations, il y a aussi DM Piscines par Daniel Moquet me semble-t-il…
Pauline Moquet : Oui, nos franchisés nous poussent en ce sens. Depuis un an, trois de nos franchisés sont en test sur ce segment. Dans un peu moins de 12 mois, nous dresserons un premier bilan pour voir si nous allons plus loin ou pas. Cela ne se fait pas en un claquement de doigts. Il y a de la concurrence et pour être rentable et dupliqué, il faut modéliser le concept à la perfection.
Le segment des studios de jardin prend aujourd’hui de l’ampleur. Retrouvera-t-on bientôt le concept Daniel Moquet sur cette niche ?
Pauline Moquet : Avec Daniel Moquet signe vos clôtures, nous réalisons déjà des pool houses et des pergolas. Nous ne sommes pas prêts à faire plus que des cabanons. Mon fils aimerait qu’on lance Daniel Moquet signe votre intérieur. Mais là encore, ce concept devrait avant tout être testé et éprouvé avant d’être déployé.
Vous évoquez votre fils. On le sait, Daniel Moquet est une histoire de famille, fondé par votre père en 2004. Vous travaillez aujourd’hui avec votre sœur également. Pas trop dur au quotidien de travailler en famille ?
Pauline Moquet : J’ai été la première franchisée du réseau puis en 2012, j’ai rejoint la tête de réseau, et ma sœur aussi. Notre père est toujours en activité, et nous avons chacun nos compétences. Nous avons besoin les uns et des autres. Et ce que vous ne savez peut-être pas c’est que nos maris sont aussi franchisés Daniel Moquet. Je vous laisse imaginer les repas de famille !