Les Français et la création d’entreprise : une love story loin d’être artificielle

serrage de main

L’entrepreneuriat séduit toujours autant les Français. 13,5 millions d’entre eux aimeraient d’ailleurs sauter le pas. Mais comment et avec qui ? Seront-ils prêts à intégrer les enjeux liés à l’explosion de l’intelligence artificielle ? La réponse avec les résultats de l’enquête menée par Opinion Way à l’occasion du dernier salon Go Entrepreneurs.


Plus que jamais, les Français se rêvent entrepreneurs. D’après le dernier sondage réalisé par Opinion Way pour CCI France et le Medef et publié début avril, 25 % d’entre eux envisagent de se lancer, soit un vivier de + 13,5 millions de futurs entrepreneurs. Mieux encore : 53 % (soit 7 millions de personnes) se disent prêt à le faire d’ici deux ans. « Ce dernier chiffre montre qu’au-delà de l’envie de créer, qui n’est pas nouvelle, il y a aujourd’hui une vraie volonté de passer à l’acte. Les intentions se précisent, elles sont devenues plus court-termistes » analyse Alain Di Crescenzo, président de CCI France.

43 % des aspirants créateurs envisagent d’entreprendre seuls tandis que 46 % se lanceraient avec un proche du cercle privé. Les 18/34 ans, pour qui l’entrepreneuriat est totalement banalisé, restent les plus motivés à l’idée d’entreprendre (49 %). « Ils cherchent du sens, de l’indépendance et veulent être maîtres de leur destin. On retrouve cette motivation chez les plus de 50 ans qui, à l’occasion d’un changement vie (ndlr : départ des enfants, licenciements, déménagement…), franchissent le pas de la création d’entreprise » poursuit Alain Di Crescenzo.

Si la création d’entreprise est spontanément citée par les sondés, la reprise fait pour la première fois une entrée remarquée dans les intentions entrepreneuriales. 33 % des Français seraient intéressés par l’idée de reprendre une entreprise et 16 % auraient même repéré une structure à céder. « C’est une bonne nouvelle car il y a un nombre élevé d’entreprises à reprendre. En 2023, 17 000 sociétés n’ont pas trouvé de repreneurs et ont disparu. Il faut inverser cette tendance et faciliter la reprise d’entreprise » constate Alain Di Crescenzo. Cet intérêt pour la reprise est motivé par les répondants. 52 % citent la simplicité (activité existante, équipe en place) et 44 % la sécurité. Pour les plus visionnaires (56 %), la reprise permettrait surtout de moderniser l’entreprise avec des process RH adaptés (semaine de 4 jours) et davantage de technologies.

L’étude d’Opinion Way s’est justement penchée sur les nouveaux outils qui viendront révolutionner l’entrepreneuriat du futur. L’intelligence artificielle (IA) figure ainsi pour 54 % des sondés en première place des innovations désormais incontournables. 77 % sont convaincus que l’explosion de l’IA va faire apparaître une nouvelle génération d’entrepreneurs. Parmi les usages les plus cités : le traitement des données (51 %), l’automatisation des process comme la réalisation de devis ou de factures (50 %) et la génération de textes et de contenus (39 % et 37 %). Bien que certains voient dans l’IA une menace, ils seraient 40 % à souhaiter y recourir pour leur processus de recrutement et 36 % pour leur stratégie de communication. « Il faut sortir de cette vision destructrice, elle n’est plus adaptée. L’IA est et sera incontournable dans les années à venir. Selon moi, elle peut permettre à une entreprise de gagner 10 % de chiffre d’affaires et in fine de créer des emplois » anticipe Alain Di Crescenzo.

Seulement voilà, si le sujet de l’IA stimule la vision prospective des dirigeants et des futurs entrepreneurs, la France n’a rien d’une championne dans ce domaine. 53 % des sondés reconnaissent être en retard quant à l’intégration de cette technologie dans leur stratégie et leur process. Le constat est encore plus frappant pour les chefs d’entreprises de 10 à 49 salariés (62 %). « Si on ne prend pas le train maintenant, nous resterons à l’écart des autres économies mondiales. Il faut communiquer sur le sujet, rassurer, mettre en place des outils simples qui font la preuve de l’efficacité de l’IA. Les dirigeants n’ont aucun intérêt à trainer sur ce sujet » fustige Alain Di Crescenzo, néanmoins rassuré à l’idée que les chefs d’entreprise ont enfin pris conscience de leur retard en matière d’utilisation de l’IA.


(vérifié par notre rédaction)

Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur les Français et la création d’entreprise : une love story loin d’être artificielle

Envie croissante d’entrepreneuriat :
Selon un sondage Opinion Way pour CCI France et le Medef, 25 % des Français envisagent de créer leur entreprise, ce qui représente 13,5 millions de futurs entrepreneurs. Parmi eux, 53 % (soit 7 millions de personnes) sont prêts à se lancer d’ici deux ans, démontrant une intention croissante de concrétiser leurs projets rapidement.

Motivations des jeunes et des plus de 50 ans :
49 % des 18/34 ans se sentent prêts à entreprendre, motivés par la recherche de sens, d’indépendance et la maîtrise de leur destin. De même, les plus de 50 ans sont enclins à créer leur entreprise à l’occasion de changements de vie tels que le départ des enfants ou un licenciement.

Intérêt pour la reprise d’entreprise :
Pour la première fois, la reprise d’entreprise suscite un intérêt notable, avec 33 % des Français prêts à reprendre une structure existante. Cela présente des avantages comme la simplicité et la sécurité d’une activité déjà en place. De plus, 56 % des visionnaires envisagent de moderniser l’entreprise reprise avec des process RH adaptés et davantage de technologies.

Rôle de l’intelligence artificielle :
L’IA est considérée par 54 % des sondés comme une innovation incontournable pour l’entrepreneuriat futur. 77 % pensent que l’IA va favoriser l’apparition d’une nouvelle génération d’entrepreneurs. Ses applications incluent le traitement des données (51 %), l’automatisation des process (50 %), et la génération de contenu (39 % et 37 %).

Retard dans l’intégration de l’IA :
Malgré son potentiel, la France est en retard dans l’intégration de l’IA dans les entreprises, avec 53 % des sondés et 62 % des chefs d’entreprises de 10 à 49 salariés reconnaissant ce retard. Alain Di Crescenzo souligne l’importance de rattraper ce retard pour rester compétitif au niveau international et bénéficier des avantages de l’IA dans la création de nouvelles opportunités.

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