Entreprendre en franchise au Québec : Faut-il craindre la guerre commerciale lancée par Donald Trump ?

Donald Trump / manifestante canadienne

L’instauration de droits de douane par l’administration Trump, les répliques canadiennes et l’évocation du Canada comme 51e état américain ont exacerbé les tensions entre les deux grands voisins nord-américains. Franchiseurs et franchisés évoluent désormais dans un climat d’incertitude. Toutefois, l’alarme n’est pas encore déclenchée. 


En janvier dernier, l’annonce des nouveaux droits de douane a constitué un choc majeur au Canada. Jusque-là, les deux pays, étroitement liés économiquement, bénéficiaient de l’accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM) dans la plus vaste zone de libre-échange au monde. Les décrets imposés par le président Trump, mettant en place des droits de douane sur certains produits canadiens, ont ouvert la voie à une véritable guerre commerciale. Selon Xavier Chambon, membre du Collège des experts du Conseil québécois de la franchise (CQF), la situation ne justifie pas encore une inquiétude excessive : « La franchise se porte très bien. D’après la dernière étude réalisée par la société de conseil Incidia, entre 2022 et 2024, le nombre d’employés “franchisés” a augmenté dans toutes les régions du Québec. La franchise touche 25 secteurs économiques et 125 sous-secteurs. Elle génère 88,8 milliards de dollars de revenus et offre des emplois à 351 000 personnes, une hausse de 6 % en deux ans. Ce modèle d’affaires affiche un taux de survie supérieur à celui des entreprises indépendantes, avec plus de 95 % des franchises encore en activité cinq ans après leur ouverture. Le Canada, et particulièrement le Québec, demeure un terreau fertile pour l’entrepreneuriat en franchise ».  

Face aux attaques commerciales et aux déclarations fracassantes des États-Unis, les autorités canadiennes ont réagi, faisant preuve d’une volonté ferme de défendre les intérêts du pays. Un véritable sentiment national s’est ravivé, donnant naissance à une vague de soutien aux producteurs locaux, accompagnée d’un boycott de produits américains qui commence à se faire sentir. L’idée de consommer local a le vent en poupe. Le secteur de la franchise n’a d’ailleurs pas attendu cette crise pour promouvoir les produits du Québec. « Franchise d’ici : achetons ici ! » annonce, depuis 2024, le portail « Achat local » du CQF. Il vise à faciliter la recherche de produits locaux en regroupant les fabricants de produits dont l’origine a été vérifiée par l’organisme reconnu Produits du Québec. Cette initiative encourage le maillage des entreprises et stimule les investissements locaux. 

De leur côté, les gouvernements canadiens et québécois élaborent des stratégies pour diversifier leurs échanges commerciaux vers de nouveaux marchés et à réduire leur dépendance vis-à-vis des États-Unis. Le choix du premier ministre fédéral, Mark Carney, de commencer ses visites officielles par la France et la Grande-Bretagne témoigne de cette volonté. 

L’harmonisation des règles entre les provinces canadiennes est également devenue une priorité. Le Canada cherche à renforcer son marché intérieur en éliminant les obstacles au commerce interprovincial. Ces barrières interprovinciales prennent la forme de normes divergentes sur certains produits, de systèmes de taxation différents, de critères variés pour les licences professionnelles et de règles distinctes en matière de transport routier. Selon le Premier ministre du Québec, François Legault : « le Québec veut accélérer les échanges commerciaux entre les provinces, tout en respectant les particularités québécoises ». En février dernier, la ministre fédérale des Transports et du Commerce intérieur soulignait que « l’un des plus importants partenaires commerciaux du Canada, c’est le Canada lui-même ». En 2024, les échanges interprovinciaux ont atteint une valeur de plus de 530 milliards de dollars, représentant 20 % du PIB du pays. Le gouvernement fédéral a d’ailleurs éliminé dernièrement près de la moitié des exemptions qui freinaient ce commerce entre les provinces et territoires du Canada. Sans aucun doute, 2025 marque un tournant décisif dans la manière dont l’économie canadienne aborde l’avenir. 

Dans ce contexte incertain, la franchise s’impose comme une forme d’entrepreneuriat structurée, offrant un cadre plus sécurisé et limitant les risques. Son modèle d’affaires robuste lui permet de mieux résister aux aléas économiques. La confiance dans les marques établies, les efforts marketing soutenus grâce au regroupement des franchisés et le soutien continu en matière de formation constituent des atouts majeurs. L’incertitude économique actuelle ne doit donc pas décourager ceux qui souhaitent se lancer en franchise.

Crédits photos : Artur Widak NurPhoto NurPhoto via AFP / Andrew Harnik GETTY IMAGES NORTH AMERICA Getty Images via AFP


(vérifié par notre rédaction)

Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : Entreprendre en franchise au Québec : Faut-il craindre la guerre commerciale lancée par Donald Trump ?

Contexte de la guerre commerciale : L’instauration de droits de douane par Donald Trump a créé des tensions avec le Canada, affectant les échanges commerciaux, notamment en franchise. Cependant, la situation ne justifie pas une panique, et la franchise au Québec reste stable et en croissance.

Résilience du secteur de la franchise : Malgré les tensions commerciales, la franchise se porte bien. Elle génère des revenus importants, avec 88,8 milliards de dollars et 351 000 emplois au Québec, et continue de croître dans divers secteurs économiques.

Réactions canadiennes face aux attaques américaines : Le Canada a réagi en renforçant son soutien aux producteurs locaux et en encourageant la consommation de produits québécois. Le gouvernement québécois promeut l’initiative « Franchise d’ici : achetons ici ! », et vise à diversifier ses échanges commerciaux vers d’autres marchés.

Harmonisation des échanges interprovinciaux : Le Canada travaille à éliminer les barrières commerciales internes, comme les différences de normes et de taxation, pour renforcer son marché intérieur. Cette initiative vise à stimuler les échanges entre provinces et réduire la dépendance économique vis-à-vis des États-Unis.

La franchise comme solution à l’incertitude économique : Le modèle de la franchise offre une structure solide face aux incertitudes économiques. Son cadre sécurisé, le soutien marketing et la formation continue permettent aux franchisés de mieux naviguer dans des périodes de turbulence économique.

Découvrir nos enseignes