Le marché du repreneuriat au Québec est très porteur, que ce soit pour une entreprise ou une franchise. Au Québec, c’est 26G$ d’actifs qui sont transférés chaque année*, tous secteurs confondus.
Le Québec est à reprendre ! En effet, la concomitance des départs en retraite et le manque de relève dans les entreprises font que l’on reprend plus de structures qu’on entreprend.
On peut imaginer que la franchise n’est pas en reste. Dans ce secteur aussi, les départs à la retraite et le manque de relève lors des renouvellements de contrats sont aussi légions et donnent, à qui veut se lancer, des occasions d’investissement afin de reprendre une franchise au Québec. Explications de Xavier Chambon, Président-fondateur de Classe Affaires.
Créer ou reprendre une franchise ?
Par création, on entend l’ouverture d’un point de vente dans un territoire encore non-couvert par le franchiseur. Dans les deux cas, créer ou reprendre une franchise présente des avantages et des inconvénients. Le choix dépend principalement des objectifs, des compétences, de la tolérance au risque et des préférences personnelles du candidat repreneur.
Avez-vous le profil du repreneur en franchise ?
Idéalement, un franchiseur va chercher un franchisé qui s’implique et qui travaille dans sa franchise. Il est souvent de la région car il connaît son milieu et s’implique dans la communauté. Si c’est un étranger, il est préférable d’avoir eu une expérience canadienne réussie. Certains franchiseurs recherchent des investisseurs capables de prendre plusieurs points de vente ou un territoire. Enfin la notion de master franchise existe, mais elle sera davantage pour un territoire ou une province.
On peut déterminer 3 types de profils de candidats à la franchise :
– Le bâtisseur
Pour lui, il n’est pas question de se mettre dans les chaussons de quelqu’un d’autre ; il préfèrera partir d’un territoire vierge, plutôt une zone qu’il connaît bien avec son réseau, ses contacts qu’il va mettre à profit pour bâtir son équité.
– Le prudent
Pour lui, reprendre est bien plus sécurisant que partir de zéro. C’est souvent un étranger qui investit en ayant connaissance d’un historique ou un cadre en reconversion qui préfèrera s’appuyer sur des chiffres existants.
– Le redresseur
Pour lui, son choix est de chercher les opportunités de reprendre des franchises en difficulté. Il s’agit souvent de franchisés qui sont déjà dans le réseau, dont l’enseigne connaît la valeur et qui voit rapidement les leviers du redressement, car il connaît bien le secteur d’activité. De nombreux multi-franchisés ont pu se développer par cette formule.
Pourquoi se lancer dans la reprise d’une franchise au Québec ?
- Actuellement, il existe de nombreuses opportunités chez les franchiseurs, surtout en région. Ce qui permet d’accéder à des enseignes de grande renommée.
- Une affaire qui est opérationnelle, qui a des clients, des résultats à reprendre et à développer à sa main.
- Un retour sur investissement souvent plus rapide car l’achalandage existant permet des entrées de chiffre d’affaires immédiates juste après la reprise.
- La reconnaissance de la marque. Vous profitez immédiatement d’une marque reconnue et d’une clientèle fidèle dans le territoire.
- Le support du franchiseur qui peut guider, conseiller et orienter le repreneur avant et après la reprise pour qu’elle se fasse dans les meilleures conditions.
- L’appartenance à un réseau qui permet d’être encadré, entouré et de pouvoir échanger avec ses pairs et partager les meilleures pratiques.
Où trouver les opportunités de reprises ?
Pour reprendre une franchise, il faut s’adresser aux franchiseurs ou à des courtiers spécialisés qui peuvent publier sur certains sites des affaires en franchise à reprendre. Il y a aussi le CTEQ (Centre du transfert des Entreprises du Québec), dont le rôle est de faciliter la reprise d’entreprises au Québec. Cet organisme possède un portail présentant des franchises à reprendre.
Quelles sont les étapes si on choisit de reprendre au Québec une franchise en développement ?
La première étape est de prospecter à travers les salons, les annuaires spécialisés en franchise. Il ne faut pas oublier que c’est le franchiseur qui qualifie son futur franchisé, donc il faut faire ses devoirs et bien préparer son dossier. Il faut être capable de poser les bonnes questions pour s’assurer que c’est la bonne enseigne pour le bon candidat. Par la suite, il faut lire le contrat de franchise avec un conseiller légal spécialisé, préparer son plan d’affaires et son financement.
Dans le cadre d’une reprise en franchise, un des avantages est que c’est le franchisé qui vend, mais il ne peut pas le faire sans l’approbation de la tête de réseau. Il y a une étape supplémentaire dans l’acquisition d’une franchise car l’enseigne va devoir qualifier le repreneur. Même si celui-ci dispose des fonds nécessaires, il peut se voir refuser la reprise à cause de son profil, de son expérience ou de ses aptitudes à prendre en main le point de vente. Cette étape est aussi importante dans le cadre de la vérification diligente au moment de la reprise car le franchisé vendeur est un commerçant indépendant et son bilan, ses chiffres, proviennent de sa compagnie. Le franchiseur a accès aux données essentielle ; ce qui permet aux repreneurs d’avoir une double vérification et de pouvoir valider certaines données.
Peut-on négocier son contrat de franchise dans le cadre d’une reprise ?
Dans cette province du Canada, le contrat de franchise est un contrat de gré à gré prévu à l’article 1378 du Code civil du Québec. L’art. 1379 (2) C.c.Q. qui s’oppose à un contrat d’adhésion. Cela signifie qu’il y a négociation, mais celle-ci peut être très variable selon la maturité du franchiseur.
Dans le cas d’une reprise, le repreneur devra signer un contrat de franchise qui s’appuiera sur les éléments existants comme la durée du bail s’il y a en a, les conditions ou les droits acquis.
Comment se faire aider pour commencer ?
Il faut se faire accompagner par des professionnels qui connaissent bien la reprise en franchise, en Amérique du Nord. Il y a des étapes importantes à ne pas manquer et surtout savoir poser les bonnes questions.
Le Conseil québécois de la franchise, les experts, les formations…autant d’outils qui permettent de ne pas se tromper, mais les opportunités sont nombreuses.
Si l’on est étranger, il est encore plus crucial d’avoir de bons professionnels à ses côtés car il y a deux dimensions supplémentaires qu’il faut impérativement prendre en compte, la culture d’affaires et les codes de consommation.
Notre résumé en 5 points clés par L’Express Connect IA
(vérifié par notre rédaction)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : créer ou reprendre une franchise au Québec.
Marché favorable au repreneuriat : Le marché du repreneuriat au Québec est en plein essor, avec 26 milliards de dollars d’actifs transférés chaque année. La conjonction des départs à la retraite et du manque de relève crée de nombreuses opportunités dans cette province du Canada, tant pour la création que pour la reprise de franchises.
Profils de repreneurs variés : Trois types de profils de candidats se distinguent : le bâtisseur qui préfère créer, le prudent qui opte pour la reprise d’une franchise existante pour plus de sécurité, et le redresseur qui cherche des opportunités dans des franchises en difficulté.
Avantages de la reprise d’une franchise : Reprendre une franchise permet de bénéficier d’une clientèle existante, d’un retour sur investissement plus rapide, et d’un soutien continu du franchiseur, contribuant ainsi à une évolution plus sereine de l’activité.
Processus de reprise : Les étapes clés incluent la recherche d’opportunités via des salons et des annuaires spécialisés, la préparation d’un dossier solide, la lecture du contrat de franchise avec un expert, et la vérification des données financières de l’entreprise à reprendre dans la province du Canada.
Négociation et accompagnement : Le contrat de franchise peut être négocié, bien que les résultats varient selon la maturité du franchiseur. Il est conseillé de s’entourer d’experts pour naviguer dans le processus de reprise, surtout pour les candidats étrangers qui doivent aussi comprendre la culture d’affaires locale.