Après une carrière dans l’assurance et le logement social, Stéphanie Clerget a changé de vie pour ouvrir un magasin Culinarion à Besançon avec son mari. Cinq ans plus tard, elle en inaugure un deuxième à Dijon. Récit d’une reconversion guidée par la passion de la cuisine et le goût de l’indépendance.
À quoi ressemble la vie professionnelle d’une personne qui change drastiquement d’industrie ? Quelle structure sera capable de l’épauler dans ses nouvelles missions ? Comment garder confiance quand on met le pied dans l’inconnu ? Pour le savoir, nous sommes allés interroger Stéphanie Clerget, membre de la coopérative EK Retail sous l’enseigne Culinarion à Besançon et Dijon.
Un virage à deux, sur fond d’épicerie fine
Stéphanie n’en est pas à sa première vie professionnelle. Originaire de Besançon, elle commence sa carrière dans le milieu de l’assurance, puis de la gestion locative, jusqu’à revenir à ses premières amours, mais cette fois-ci, à la tête de son agence à Belfort. Entre temps, elle rencontre son mari et fonde sa vie dans cette ville qui deviendra sa deuxième ville de cœur.
Au fil des années, une envie prend le dessus : travailler à deux, avec son mari. « On avait envie d’un dernier projet professionnel commun, avant la retraite », confie-t-elle. Tous deux épicuriens, ils s’interrogent sur une activité liée à l’univers culinaire — sans pour autant se lancer dans la restauration. En 2016, ils découvrent Culinarion et c’est le coup de cœur. « On a tout de suite accroché. On aurait pu monter notre propre boutique, mais on a trouvé le concept tellement bien pensé qu’on n’a pas voulu revoir une formule qui marche. »
Culinarion est une enseigne de distribution d’ustensiles de cuisine, organisée en coopérative. Ce modèle leur offre un équilibre séduisant : « mutualiser les achats et le marketing — sans oublier l’accompagnement — tout en gardant notre indépendance sur la gestion, le stock, les produits, la boutique. »
Le couple monte un projet à Besançon, ville chère à leur cœur. Culinarion les soutient dans la recherche de locaux, la mise en relation avec les banques et le montage financier. Après une année de préparation, la boutique ouvre en novembre 2018.
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Une aventure renforcée par le collectif
Le démarrage est bon, même si la crise sanitaire vient perturber les premiers bilans. La coopérative joue alors un rôle décisif : « Elle nous a soutenus financièrement et moralement. C’est elle qui a porté les paiements fournisseurs pendant la période Covid. » Au sein du réseau, l’entraide est constante, les échanges nourris. Les nouveaux adhérents passent par un comité projet, destiné à sécuriser les installations.
Ce fonctionnement n’empêche pas la liberté : chacun choisit une partie de ses références, en complément des 1 500 produits communs. Stéphanie, par exemple, s’est spécialisée avec son mari dans la coutellerie. « On adore en parler aux clients, on aime la technique, le conseil. »
Le projet d’un deuxième magasin a très vite fait son chemin. La ville de Dijon est choisie : stratégique, libre de toute concurrence interne et située à proximité de leur domicile. L’ouverture a eu lieu en octobre 2024 et depuis, le couple gère simultanément les deux boutiques.
Stéphanie ne regrette rien. « Oui, on a tout quitté. Et avec bonheur. » Il y a eu des doutes, de l’angoisse, surtout avant le premier lancement. Mais rien d’insurmontable. « Au contraire, ça a été un moteur. » Pour l’heure, le lancement de Dijon occupe toutes leurs journées. Avec le recul, quel regard porte-t-elle sur le travail en couple ? La gérante « n’échangerait sa place pour rien au monde ».
Notre résumé en 5 points clés par L’Express Connect IA
(Vérifié par notre rédaction)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : Le monde culinaire sans les contraintes de la restauration : ce couple s’est lancé dans l’aventure Culinarion.
Une reconversion mûrement réfléchie : Après des carrières dans l’assurance et le logement social, Stéphanie Clerget et son mari ont choisi de changer de vie en rejoignant l’enseigne Culinarion, attirés par leur passion commune pour la cuisine et le souhait de travailler ensemble.
Le choix de l’enseigne Culinarion : Le couple a opté pour une structure coopérative leur garantissant un cadre rassurant avec un accompagnement fort (local, financement, marketing) tout en conservant leur liberté dans la gestion quotidienne de leur magasin.
Un démarrage solide malgré la crise : Ouvert en 2018 à Besançon, leur premier point de vente a bénéficié du soutien du réseau pendant la crise sanitaire, preuve de la solidarité entre franchisés au sein de la coopérative EK Retail.
Un développement maîtrisé avec une deuxième boutique : Forts de leur première expérience, ils ont ouvert un second magasin à Dijon en 2024, dans une zone stratégique sans concurrence interne, démontrant leur capacité à se développer en multifranchise.
Travailler en couple, un pari gagnant : Malgré les doutes initiaux, le duo tire une grande satisfaction de cette aventure entrepreneuriale partagée, qu’ils décrivent comme un moteur quotidien et une réussite personnelle autant que professionnelle.