Cet entrepreneur touche-à-tout a relancé les enseignes L’Atelier du sourcil et Le Boudoir du regard. Son credo : allier beauté et technologie.
Vous avez été ingénieur, chercheur, entrepreneur… Vous voilà maintenant franchiseur. D’où vous vient cette infatigable énergie ?
Jean-Michel Karam : De mon vécu, je pense. J’ai grandi sous les bombes au Liban. Les crises ne me font pas peur, je trouve même qu’elles sont sources d’opportunités. En 2020, en plein Covid, alors que tous les magasins étaient fermés en France, j’ai racheté L’Atelier du sourcil puis, un an plus tard, son concurrent, Le Boudoir du regard. Les deux enseignes avaient atteint des plateaux en termes de développement, Le Boudoir du regard était même proche du dépôt de bilan. À l’époque, mes investisseurs m’ont pris pour un fou, mais j’ai senti qu’il y avait une place à prendre, en plaçant la personnalisation et l’innovation au cœur de la cosmétique.
Comment avez-vous relancé les deux enseignes ? Où en sont-elles aujourd’hui ?
Jean-Michel Karam : J’ai racheté ces belles endormies avec l’objectif de devenir le Netflix de la beauté. Le client paie un abonnement, effectue un diagnostic grâce à l’intelligence artificielle et reçoit des conseils et des soins personnalisés. Aujourd’hui, les deux marques performent et profitent des synergies avec le groupe Ieva que j’ai créé en parallèle et qui regroupe un pôle tech et d’autres marques comme Made with Care ou Elenature. Les points de vente [NDLR : 135 Ateliers du Sourcil et 15 Boudoirs du regard] affichent des chiffres d’affaires moyens compris entre 300 000 et 350 000 euros. Tous sont rentables.
Les franchisés sont d’ailleurs nombreux à posséder plusieurs magasins ; deux d’entre eux exploitent même plus de 10 boutiques. Pour arriver à de tels résultats, j’ai dû faire le ménage en fermant les points de vente déficitaires mais, surtout, j’ai appris le métier de franchiseur. J’ai créé un centre de formation, structuré les fonctions supports et investi dans l’innovation. La franchise est un modèle gagnant-gagnant. Je trouve particulièrement intéressant de m’associer avec des entrepreneurs locaux. Ils connaissent leur territoire et veillent au développement de leur affaire comme une poule sur un œuf. De mon côté, je suis le garant de leur capital et je mets à leur disposition les outils et services pour réussir.
Pourquoi avez-vous accepté d’être jury dans l’émission de M6 Qui veut être mon associé ?
Jean-Michel Karam : J’aime les gens et particulièrement les entrepreneurs qui s’investissent à 100 % dans leur projet. Je suis passé par là et j’ai conscience du travail que cela représente. J’ai connu des tempêtes avec ma première entreprise, Memscap, lors de la crise financière de 2009. J’ai tenu bon. Entreprendre n’est pas simple, il n’y a pas de garantie, on rencontre forcément des difficultés. Je tenais à défendre cette vision mais aussi à donner des conseils. La clé, à mon avis, consiste à s’entourer, à fonctionner à l’intuition et à ne pas voir trop gros au départ. Par exemple, je recommande toujours aux candidats franchisés de limiter le montant de leur loyer à 2 500 euros par mois. Au-delà, ils se mettent en danger.
À la suite de cette émission, avez-vous noté un intérêt grandissant pour vos enseignes ?
Jean-Michel Karam : Oui, cela a généré un véritable envol du trafic dans les magasins. Quant aux demandes d’ouverture en franchise, elles explosent. La notoriété des deux enseignes et de nos produits a fait un bond : je reçois jusqu’à 10 000 messages par semaine !
Notre résumé en 5 points clés par L’Express Connect IA
(vérifié par notre rédaction)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : Jean-Michel Karam, entrepreneur ambitieux, souhaite devenir le Netflix de la beauté.
Une vision audacieuse : Jean-Michel Karam a relancé L’Atelier du sourcil et Le Boudoir du regard pendant la crise du Covid-19, convaincu qu’il y avait une opportunité de réinventer la beauté grâce à la personnalisation et à la technologie.
Innovation technologique : Son modèle d’abonnement permet aux clients de bénéficier de soins personnalisés basés sur un diagnostic réalisé via intelligence artificielle, plaçant l’innovation au cœur de l’expérience client.
Performance des enseignes : Les deux marques affichent des chiffres d’affaires moyens entre 300 000 et 350 000 euros, avec tous les points de vente rentables. La structure de franchise favorise le développement local et l’engagement des entrepreneurs.
Accompagnement des franchisés : Karam a mis en place un centre de formation et des outils de soutien pour ses franchisés, assurant le succès et la rentabilité de leurs commerces tout en veillant à la gestion de leur capital.
Impact médiatique : Sa participation en tant que jury de l’émission “Qui veut être mon associé ?” a largement augmenté la visibilité et l’intérêt pour ses enseignes, entraînant un afflux de demandes d’ouverture en franchise et une hausse significative du trafic en magasin.